Les mercenaires ont creusé à travers le pays un immense labyrinthe souterrain de plusieurs centaines de kilomètres, équipé de galeries, de tunnels, d'abris et de bunkers camouflés par la végétation. Ils y ont établi des dépôts de nourriture et de carburant, et même des ateliers où ils fabriquent leurs munitions. Dans ces abris souterrains, les terroristes cachent aussi des armes lourdes, des chars et de l'artillerie. Cela dit, la prise d'Alep - où l'humanité s'était apparemment effondrée dixit l'inénarrable Samantha Power - avait marqué un jalon important dans le conflit qui ensanglante le Syrak. Une pause également, priorité étant donnée aux négociations, c'est-à-dire au saucissonnage de la rébellion modérément modérée. L'accord russo-turco-iranien, qui a botté Washington en touche, est encore flou, notamment autour du rôle du puissant Ahrar al-Cham, groupe salafiste syrien tendance Frères musulmans. Le sultan arrivera-t-il à détacher ses petits protégés d'Al Nosra et à leur faire déposer les armes ? A suivre... Toujours est-il que les bruits de canon reprennent un peu partout après un mois de surplace, dû entre autres à l'acharnée résistance djihadiste. A tout seigneur (et saigneur), tout honneur, le Nord syrien offre une panoplie d'offensives en cours ou dans les tuyaux. L'interminable campagne d'Al Bab entre dans la première catégorie. Les Turcs n'y arrivent décidément pas et ce n'est pas l'appoint pour le moins douteux de l'Armée syrienne libre qui y changera quelque chose. Notons au passage que la valeur guerrière toute relative de l'ASL prouve indirectement et par contraste que le cœur de la rébellion «modérée» est le fait d'Al Qaïda, Ahrar al-Cham et autres joyeux lurons djihadistes ; eux seuls pouvaient résister à l'armée syrienne ou expulser Daech d'Alep en 2014, l'ASL n'étant présente que pour le décorum nécessaire aux chancelleries et médias occidentaux... Incapables de prendre Al Bab à l'Etat Islamique, les Turco-ASL en sont réduits à demander l'assistance aérienne russe, ce qui était dans les tuyaux. Il a même fallu, ô ironie, que les avions russes viennent en aide pour stopper la débandade ASL-turque à l'ouest d'Al Bab ! Simple coup sans lendemain afin de sauver la face du sultan ou pièce d'un échafaudage bien plus vaste faisant suite à la rencontre Russie-Iran-Turquie et début d'un règlement du conflit syrien entre les trois boss ? Les pourparlers d'Astana, auxquels Ahrar al-Cham est conviée, sont prévus pour le 23 janvier, soit trois jours après la prise de fonction de Donald Trump qui, comme chacun sait, risque de faire faire à la politique syrienne de Washington un acrobatique 180° auquel ne s'habituent toujours pas le parti de la guerre et ses affidés. Il lui faudra peut-être quelques semaines supplémentaires pour désamorcer la folle proposition de Barack Obama d'ouvrir la porte aux livraisons d'armes à destination des djihadistes modérés. Quant à la toujours délicieuse Tulsi Gabbard, elle bat la campagne pour son Stop Arming terrorists Act sur lequel l'accord est total avec la future administration Trump : Gageons donc que si elle a lieu, la grande offensive sur Idlib devra encore attendre un peu... (Suite et fin)