La chancelière allemande Angela Merkel, prônant une coopération plus étroite avec les pays d'Afrique du Nord pour limiter les mouvements de réfugiés à travers la Méditerranée, entend obtenir, à l'occasion de sa prochaine visite, plus de garanties d'Alger pour l'accélération du processus de rapatriement des ressortissants algériens en situation irrégulière en Allemagne. Mais seront abordées les relations économiques et la situation sécuritaire dans la région. Rappelons la visite du 12 janvier 2016 du Premier ministre Abdelmalek Sellal, outre les aspects sécuritaires, s'inscrivait dans le cadre de la consolidation de la coopération économique entre l'Algérie et l'Allemagne. Mise sur pied en 2010, suite à la visite du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à Berlin, la commission mixte algéro-allemande est conçue dans cette logique. 1. Situation socio-économique de l'Allemagne L'Allemagne couvre une superficie de 357 027 km2 avec comme capitale, Berlin. Les villes principales sont : Hambourg, Munich, Cologne, Francfort/Main, Stuttgart, Düsseldorf, Dortmund, Essen, Brême, Dresde, Leipzig, Hanovre et Nuremberg. Quant aux religions, nous avons selon certaines données récentes le catholicisme (32,9 %), le protestantisme (32,5 %), l'Islam (3 %), et le judaïsme (0,14%). La République fédérale d'Allemagne a été instaurée le 23 mai 1949 par l'adoption de la Loi fondamentale (Grundgesetz). Les 16 Länder (Etats fédérés) qui la composent exercent des compétences propres (police, éducation, environnement, culture, administration). Les politiques sont mises en œuvre dans chaque Land par un Ministre-président et un gouvernement (Landesregierung) après avoir été votées par un parlement régional (Landtag). La vie politique allemande est traditionnellement dominée par deux grands mouvements, la CDU-CSU (l'Union démocrate-chrétienne de Mme Merkel et son alliée bavaroise, l'Union sociale chrétienne) et le SPD (parti social-démocrate). La diplomatie allemande s'efforce de développer une position équilibrée dans son dialogue avec le monde arabo-musulman. Présentes dans plusieurs Etats de la région, les fondations politiques proches des grands partis allemands jouent un rôle important dans cet effort de dialogue avec l'ensemble des mouvements politiques locaux. Actuellement, la crise migratoire et la situation au Proche-Orient préoccupent conjointement la Turquie (premier pays d'accueil des réfugiés syriens, qui sont 2,5 millions sur son sol) et l'Allemagne, (premier pays d'accueil de l'Union européenne). Le dialogue autour de cette question, pour lequel l'Allemagne s'est fortement impliquée, a permis de trouver un accord entre l'Union européenne et la Turquie, qui vise à réduire de manière pérenne le nombre de personnes cherchant l'asile en Europe. Reposant sur trois piliers centraux (chambres de commerce bilatérales, agence de promotion Germany Trade and Invest, et conseillers économiques des ambassades), la diplomatie économique menée par Berlin se traduit par une forte attention portée aux grands pays émergents. Première économie de l'Union européenne, l'Allemagne est un Etat fédéral composé de 16 Länder compte environ 82 millions d'habitants au 01 janvier 2016 avec des projections démographiques de 72,2 millions d'habitants en 2030 expliquant sa politique d'immigration ciblée avec un solde migratoire + 1,4 million (2015) où les Turcs dont la rubrique population étrangère représentent en 2015, 9,1 millions soit 11,1% de la population totale. Cela risque de remettre en cause son dynamisme économique et également du fait d'une économie ouverte exposée aux incertitudes internationales dont la menace protectionniste du nouveau président américain, le Brexit anglais et les fragilités de la Chine. .Le produit intérieur brut en 2015 a été de 3026,6 milliards d'euros , le PIB par habitant de 37.107 euros avec un taux de chômage de 5,0% (2015) et de 4,5% pour 2016, un taux d'inflation moyen annuel pour 2015 de 0,1%. L'Allemagne poursuit depuis plusieurs années une politique budgétaire marquée par la volonté de réduire l'endettement et les déficits publics, conformément aux objectifs fixés par les traités européens. La dette publique s'est établie à 2150 milliards d'euros à la fin de l'année 2015 (71,2% du PIB) et 69,2% (2016). Le Bundestag a adopté le 25 novembre 2016 dernier le budget fédéral 2017 et la programmation 2018-2020 qui prévoient un solde budgétaire équilibré sur l'ensemble de la période. Le budget fédéral 2017 prévoit des dépenses de 329,1 milliards d'euros, soit une hausse de 12,1 milliards d'euros par rapport à 2016. Les recettes fiscales sont prévues à 301,03 milliards d'euros. Selon la programmation pluriannuelle du Bund, le solde budgétaire fédéral devrait être équilibré et devrait continuer à l'être sur l'ensemble de la période de programmation budgétaire de 2017 à 2020. L'agriculture représente 0,9%, l'industrie 28,2% et les services fondées sur les nouvelles technologies (donc le savoir) 72%. Le PIB allemand a progressé de 4,1% en 2010, de 3,7% en 2011, de 0,5% en 2012, de 0,5% en 2013, de 1,6% en 2014, de 1,7% en 2015 et de 1,9% en 2016. L'industrie, qui représente une part significative du PIB restée quasi stable depuis 20 ans (25,7% en 2016 et 23,0% en 1994). Des entreprises extrêmement internationalisées. Les exportations représentent 39% du PIB en 2015. L'OMC classe en 2015 le pays au troisième rang des exportateurs mondiaux, derrière la Chine et les Etats-Unis. La densité de son tissu d'entreprises de taille moyenne et intermédiaire (le "Mittelstand") innovantes et exportatrices-.Champion du monde pour l'exportation, avec un excédent commercial des comptes courants de 297 milliards de dollars pour 2016 avant la Chine , 245 milliards de dollars, selon une étude réalisée par l'institut économique Ifo, alors qu'en 2015, l'excédent de la balance des paiements courants de la Chine s'élevait à 293 milliards de dollars tandis que celle de l'Allemagne était de 257 milliards de dollars. Pour cette étude la fuite des capitaux de la Chine supérieure à 700 milliards de dollars en 2016 n'entre pas dans ce solde de comptabilité nationale. Par contre les Etats-Unis accusent un déficit courant de 478 milliards de dollars. Pour 2015, les Principaux clients (2015) sont : Etats-Unis (9,5%), France (8,6%), Royaume-Uni (7,5%), Pays-Bas (6,6%), Chine (5,9%), Italie et Autriche (4,8%).Principaux fournisseurs (2015) : Chine (9,7%), Pays-Bas (9,3%), Chine (9,7%), Pays-Bas (9,3%), France (7,1 %), Etats-Unis (6,3 %), Italie (5,3 %) 2.- Quelles sont les perspectives de la coopération algéro-allemande ? Selon le Secrétaire d'Etat au ministère fédéral de l'Economie et de l'Energie de la République fédérale d'Allemagne et coprésident de la Commission économique mixte entre l'Allemagne et l'Algérie, l'Allemagne et l'Algérie entretiennent depuis son Indépendance de bonnes relations empreintes d'amitié, je le cite : « nous sommes conscients de l'importance politique de l'Algérie dans le monde arabe et en Afrique. L'Algérie est un partenaire politique majeur et fiable de l'Europe, par exemple dans les domaines de la sécurité, de la stabilité régionale et de notre lutte commune contre le terrorisme qui font, depuis de longues années, l'objet d'une coopération étroite et confiante entre nos pays. En outre, l'Algérie compte parmi les plus grandes économies nationales de l'Afrique. Elle se situe à l'interface du monde occidental, du monde oriental et du monde africain, et relie ainsi, de par sa position géographique, les marchés de l'Europe, de l'Afrique et du monde arabe ». Plus de 220 entreprises allemandes exercent leur activité en Algérie ; un grand nombre d'entre elles sont particulièrement actives dans le domaine de la formation et de l'emploi de jeunes Algériens. L'ambassade d'Allemagne à Alger et la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie, qui compte environ 400 adhérents allemands et algériens, soutient ces échanges économiques entre les deux pays. Cependant il faut faut comparer le comparable ainsi, à prix courant le produit intérieur brut selon la banque mondiale pour 2015 a été de 214 milliards de dollars pour l'Algérie, Pour la population 2016 au 01 janvier 2016, elle est de 40,4 millions d'habitants pour l'Algérie, et directement et indirectement les exportations d'hydrocarbures représentent 97/98% des recettes en devises. Le volume des échanges bilatéraux entre l'Algérie et l'Allemagne a enregistré en 2014 environ 5,1 milliards d'euros et pas d'évolution notable entre 2015/2016. L'Allemagne a importé de l'Algérie pour un montant de 2,5 milliards d'Euros (principalement du pétrole) et a exporté pour un montant d'environ 2,6 milliards d'Euros vers l'Algérie. Selon l'agence Reuters et le site d'informations allemand, « Deutsche Welle », (information à confirmer) il y aurait eu la signature d'un important contrat d'armement entre l'Algérie et l'Allemagne et les exportations en armement de l'Allemagne à destination de l'Algérie auraient atteint durant la période de janvier à septembre 2016 plus de 4,029 milliards d'euros. Au cours de l'année 2015, l'essentiel des échanges extérieurs de l'Algérie reste toujours polarisé sur les partenaires traditionnels. En 2015 la Chine avec 8,22 milliards de dollars, la France 5,42, l'Itlaie 4,82, l'Espagne 3,93 et l'Allemagne 3,38 milliards de dollars. Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international