A Annaba, la justice devrait traiter mardi, le lourd dossier des avocats véreux. Il a suffi que le barreau d'Annaba dont ils dépendent au plan éthique et déontologique, fasse circuler l'information portant sur la convocation pour présentation mardi de deux d'entre eux, pour que le bouche à oreille fasse son effet. Même si du côté du parquet l'on se refuse à une quelconque déclaration, il n'en demeure pas moins que le dossier attendait l'accord du ministère de la justice pour être judiciairement traité. En fait, ils sont 13 du barreau d'Annaba des deux sexes à avoir mis le doigt dans l'engrenage de l'escroquerie. Selon des sources judiciaires crédibles, deux d'entre-eux, sont concernés par la procédure de présentation devant le procureur de la République pour répondre des faits d'escroquerie qui leur sont reprochés. C'est dire que depuis hier mardi, la machine judiciaire était en marche Rappelons qu'en contrepartie du versement cash d'importantes sommes allant de 1 à 3 millions de DA, ces deux avocates s'engageaient par écrit à attribuer à chacun de leurs nombreux clients (ils sont une soixantaine) un logement. Confiants de par la droiture que symbolise encore la robe noire avec bande blanche significative de la probité exemplaire, ce qui est un fait aggravant contre les avocats véreux, les victimes n'hésitaient pas à verser leur argent. Ils recevaient un engagement écrit, signé et cacheté de disposer de leur toit dans les jours qui suivaient. Certaines d'entre-elles s'étaient même endettées auprès de leurs proches pour réunir le montant à verser au titre d'arrhes. Une de ses victimes tout heureux de disposer d'un logement, a remis toutes ses économies : 2,80 millions DA. Une chose est sure, cités en comparution à la barre des accusés, les 13 avocats dont les deux femmes (un est décédé, paix à son âme) auront à plaider leur propre cause pour éviter l'ordonnance de mise sous mandat de dépôt qui leur pend sur la tête. D'autant que femmes et hommes de droit, donc maîtrisant très bien les dispositions de la loi en la matière, tous n'ignoraient pas ce qui les attendait au cas où ils seraient pris en cas d'infraction passible d'un des tribunaux correctionnel ou criminel. Les autres sont dans la même situation. Ils pourront toujours compter sur leurs confrères qui seront certainement nombreux à les défendre. C'est dire que sous l'impulsion du procureur général actuel, la justice à Annaba s'est remise à suivre son cours normal après des années de corruption animée par une minorité de magistrats aujourd'hui mutés ou affectés à des missions subalternes.