Plusieurs pays arabes, dont l'Egypte, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Yémen (gouvernement de Abd Rabbo Mansour Hadi) et la Libye (gouvernement basé dans l'est), puis les Maldives, ont annoncé, hier, lundi, leur décision de rompre les relations diplomatique avec le Qatar et de l'isoler en fermant leurs frontières et en arrêtant le trafic terrestre, aérien et maritime avec cet émirat, l'accusant, selon les griefs de Ryad, de soutenir des organisations terroristes Al-Qaïda, Daech et la confrérie des Frères musulmans, et de chercher à déstabiliser la région. Le Qatar accusé de soutenir les Houthis tout en participant à la coalition arabe qui les combat, a été également exclu de cette coalition dirigée par l'Arabie Saoudite. L'aviation civile saoudienne a décidé une interdiction immédiate de l'atterrissage des avions qataris dans les aéroports saoudiens. Cette interdiction concerne également les compagnies aériennes commerciales et privées enregistrées en Arabie Saoudite, qui se voient interdire de se rendre directement ou indirectement au Qatar. Les Emirats arabes unis ont donné 14 jours aux Qatariens pour quitter le pays et 48 heures à la mission diplomatique qatarienne. De son côté, l'Egypte a mis fin à l'accréditation de l'ambassadeur du Qatar au Caire et lui a donné seulement 48 heures pour quitter le pays. L'organisation des Frères musulmans a été interdite par les autorités égyptiennes. Le Qatar abrite des dirigeants des Frères musulmans, une organisation interdite en Egypte, qui avaient menacé la sécurité de ce pays en y menant des opérations terroristes. Le ministère égyptien des Affaires étrangères, accuse le Qatar de faire la promotion d'idées extrémistes d'al-Qaïda et de Daech, de soutenir les opérations terroristes perpétrées dans le Sinaï, et de s'ingérer dans les affaires intérieures de l'Egypte, menaçant la sécurité nationale égyptienne. Quant à la Libye, elle accuse les autorités qataries d'apporter leur soutien aux groupes terroristes. Selon Khalifa Haftar, commandant en chef de l'Armée nationale libyenne, le Qatar a notamment fourni de l'argent à des terroristes qui entrent en Libye à partir du Tchad, du Soudan et d'autres pays africains et arabes. Pour sa part, le gouvernement iranien a indiqué hier que l'escalade de la tension dans les relations entre des Etats arabes représentait une menace aux intérêts des pays de la région, a rapporté l'agence de presse officielle Irna. «Dans un contexte de menace terroriste et extrémiste à la région et au monde, et avec la continuation de l'occupation des territoires palestiniens par Israël, la tension croissante entre des Etats de la région ne profite ni aux nations régionales ni à leurs gouvernements et constitue une menace aux intérêts de tous ces pays», a indiqué le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Qasemi, dans un communiqué. Les accusations de soutien au terrorisme ne sont pas suffisantes aux yeux de certains observateurs qui rappellent la récente diffusion par le site de l'agence de presse qatarienne de commentaires au nom de l'Emir du Qatar, évoquant le soutien à l'Iran et au Hezbollah. Les explications officielles données par Doha, selon lesquelles le site avait été piraté et qu'il s'agissait d'un faux, n'ont pas convaincu les pays voisins qui sont persuadés que les propos concernant la normalisation des relations avec Téhéran avaient réellement été tenues par l'Emir Tamim bin Hamad al-Thani pendant une cérémonie de promotion de jeunes officiers, dans lesquels il soulignait qu'il ne serait pas sage de maintenir des relations tendues avec l'Iran, qui est une grande puissance et un garant de stabilité dans la région et dans le monde musulman. L'Arabie Saoudite avait alors bloqué sur son territoire une série de médias qataris, y compris la chaîne Al-Jazeera. Le président Trump a récemment proposé de créer une sorte d'«Otan arabe» dirigé contre l'Iran, or, le Qatar est le seul pays membre du CCG qui maintient des relations normales avec Téhéran. Pour sa part, l'Iran a appelé les pays du Golfe concernés à faire preuve de retenue. La Russie, les Etats-Unis et la Turquie également souhaitent une désescalade dans le conflit entre le Qatar et ses voisins.