L'évaluation de la situation sécuritaire au Mali et dans la région tout en identifiant les mesures qui peuvent être prises au niveau de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), et ce, afin de relever les défis auxquels sont confrontés les pays de la région, a fait l'objet d'une Conférence régionale sur la Sécurité au Mali et dans le Sahel et ses répercussions sur l'Afrique de l'Ouest. Cette rencontre, à laquelle a pris part l'Algérie par le biais de son ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a été organisée, à Bamako, sous le Haut parrainage du président malien Ibrahim Boubakar Keita, en étroite collaboration avec l'Union africaine et les Nations unies. Elle a regroupé plusieurs parties prenantes, notamment les pays de la région, les membres permanents du Conseil de sécurité, ainsi que les représentants d'organisations régionales et internationales. En matière d'évaluation de la situation sécuritaire au Mali, le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a souligné qu'il reviendra aux experts de faire une évaluation globale et sans complaisance de la situation sécuritaire dans le Sahel, en général, et en Afrique de l'Ouest, en particulier, dans le but de déterminer les voies et moyens idoines pour assurer la neutralisation des organisations criminelles, afin d'y préserver la paix et la sécurité, gages du développement économique et du bien-être social des populations. Selon le représentant de la diplomatie malienne, la finalité des réflexions des experts permettra de parvenir à l'élaboration des éléments d'une stratégie régionale intégrative de lutte coordonnée contre les groupes terroristes et extrémistes, le crime transnational organisé, le narcotrafic et le trafic humain ; l'élaboration d'une «Plateforme collaborative» de mise en cohérence des diverses initiatives et expériences en matière de lutte contre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée, le narcotrafic et le trafic d'êtres humains dans l'espace CEDEAO. «L'heure de la mobilisation a sonné pour nous dresser, aujourd'hui, plus qu'hier, contre tous ceux qui entravent la paix et la sécurité, hypothéquant nos efforts de développement visant à faire du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest toute entière un havre de paix et un espace intégré de prospérité et de croissance économique», a ajouté le représentant de la diplomatie malienne, et ce, avant d'espérer que les travaux débouchent sur de délibérations utiles, fructueuses et des conclusions opérationnelles. Par ailleurs, et en matière de prévention et de lutte antiterroriste, le Commissaire en charge des questions macro-économiques, représentant la Commission de la CEDEAO, Mamadou Traoré, a mis en avant la mise en place de nouvelles législations nationales par les Etats de la sous-région pour prévenir et combattre le terrorisme, au moment où d'autres pays ont renforcé les aspects pertinents de leur Code pénal afin de criminaliser le phénomène. «Malgré ces mesures prises, les Etats de la Communauté continuent à faire face à la menace croissante du terrorisme qui s'entrelace avec d'autres actes criminels tels que le blanchiment de capitaux, la contrebande et la prolifération d'armes ou encore le trafic de stupéfiants et de personnes», a-t-il déploré. Dans ce sens, le représentant de la Commission de la CEDEAO a également souligné que la violence liée à l'extrémisme religieux peut produire un désastre aux conséquences multidimensionnelles sur la société et la réponse appelle une approche intégrée, coordonnée et concertée. «Le principal défi aujourd'hui est donc d'harmoniser les efforts des membres de la Communauté et de fournir un cadre au sein de la région pour la prévention et la lutte contre l'insécurité, l'extrémisme violent et le terrorisme», a insisté Mamadou Traoré.