Le documentaire «On revient de loin (opération Correa 2)» du documentariste français Pierre Carles, une enquête sur les réformes menées par le Président équatorien Rafael Correa pour sortir son pays du surendettement, a été projeté samedi à Alger. Ce film d'une durée de 101mn, a été projeté en compétition documentaire du 8e Festival international du film d'Alger (Fica) dédié au film engagé qui a été inauguré vendredi. Motivée par la décision du Président équatorien de récupérer la souveraineté sur les ressources naturelles de son pays et d'affronter le dictat des multinationales et des finances mondiales, une équipe de journalistes français décide de s'enquérir sur place de la réalité de cette «révolution citoyenne». L'équipe du film interroge sur place des citoyens équatoriens, des ministres et des opposants et montre son admiration devant la jeunesse de gouvernement de Rafael Correa qui oeuvre pour le renforcement de l'aspect social, culturel et écologique dans sa politique. Engagé dans une politique économique novatrice et anti-néolibéralisme, Rafael Correa a renégocié les dettes de son pays et les contrats énergétiques en plus d'avoir quadruplé les recettes fiscales qui ont été directement investies dans l'édification de nouvelles infrastructures. Il a également imposé une couverture sociale obligatoire pour les travailleurs et volontaire pour les femmes au foyers et créé des ministères du «Bien-vivre» et de la «Mobilité humaine» pour renforcer la classe moyenne et faciliter la circulation des populations. Ce documentaire qui est présenté comme un making-off montre au spectateur toutes les étapes brutes de cette enquête journalistique qui a abouti à quelques minutes d'entretien avec le Président équatorien. Sans véritable fil conducteur, «On revient de loin» rencontre tour à tour des opposants équatorien, des journalistes, des agriculteurs, des manifestants ou encore des cadres du parti au pouvoir pour discuter de la politique, des réformes et des préoccupations de chacun. Les commentaires de l'équipe du film et les échanges avec la production française confirment l'éparpillement et l'incompréhension des cinéastes face à la réalité de ce pays. Inauguré vendredi, le 8e Fica se poursuit jusqu'au 8 décembre à la salle El Mouggar avec au programme des documentaires comme «Tes cheveux démêlés cachent une guerre de sept ans» de l'Algérienne Fatima Sissani, «Kemtiyu Cheikh Anta» du Franco-sénégalais Ousmane William Mbaye ou encore «Maman colonelle» du Congolais Dieudonné Hamadi. Neufs longs métrages de fiction ont été retenus en compétition de ce festival dont «En attendant les hirondelles» de Karim Moussaoui, «Cuba Libre» du réalisateur cubain Jorge Luis Sanchez, ou encore «Battalion» du cinéaste russe Dmitri Meskhiev. Toutes les oeuvres projetées sont rediffusées le lendemain à la salle de la cinémathèque d'Alger.