Paralyser tous les ports du pays à travers des grèves illimitées en sollicitant l'apport d'anciens syndicalistes du SIT et de là, porter atteinte au secteur socio-économique national, telle est la stratégie mise en place depuis quelques jours au niveau des plateformes portuaires d'Alger, Oran et Annaba. Il s'agit d'une autre forme de terrorisme à même de porter atteinte aux capacités de développement socio-économique du pays. Elle a été déjà mise en application ces derniers jours avec l'entame de la grève limitée dans le temps lancée par les «Inscrits Maritimes» ou conducteurs des remorqueurs de navires à Annaba. Elle avait été précédée par une lettre de dénonciation adressée aux plus hautes instances de l'Etat, au groupe des services portuaires «SERPORT» et à la centrale syndicale UGTA. Cette lettre met en cause le secrétaire général de la Fédération Nationale des Entreprises Portuaires (FNTP). Il aurait indûment perçu des frais de mission, auxquels il n'ouvrait pas droit. Cette faille ouverte dans le solide roc que représentait l'entreprise portuaire d'Annaba semble avoir été suffisante pour donner des idées à certains acteurs directs et indirects dont des anciens membres du parti islamiste dissout, ceux de la mafia des containeurs et les spécialistes du trafic des matériaux de construction dont le rond-à-béton (RAB). De là, à dire que le compte à rebours est enclenché pour perturber en profondeur les activités des ports d'Algérie du plus petit au plus grand, il n'y a qu'un pas. Il semble, depuis quelques jours, qu'il ait été vite franchi. Et pour cause, la menace de grève illimitée à laquelle envisagent recourir les principaux acteurs des «Inscrits Maritimes» dans les prochains jours. La menace est sérieuse d'autant que ces inscrits maritimes sont imbus de leur pouvoir d'être à même de paralyser les activités portuaires. D'ailleurs, un d'entre-eux en poste au port de Annaba l'a nettement fait comprendre en parlant de suspension de remorquage au départ et à l'arrivée pour chargement ou déchargement des navires dans les grands ports que sont Alger, Oran et Annaba. C'est dire que mise à exécution, cette menace paralyserait l'ensemble des régions portuaires du pays. L'option qui réduit les importations et crée la pénurie est prise en compte par les membres de la mafia du rond-à-béton et du ciment qui n'en demandent pas autant. Les observateurs de la chose économique affirment que le mouvement de débrayage annoncé par les inscrits maritimes arrive très mal à propos. D'autant que, selon des sources concordantes, pratiquement sur le pied de guerre, ces derniers pourraient durcir le ton. C'est pourquoi, les responsables de « SERPORT » veulent coûte que coûte éviter cette situation. En fait, ces mouvements qu'ils orchestrent sont révélateurs de la volonté des inscrits maritimes, de s'inscrire en droite ligne dans une perspective de créationd'un syndicat autonome des ports d'Algérie. Face à un ministre des transports et des travaux publics totalement en retrait par rapport à la réalité du terrain, les travailleurs portuaires réfléchissent pour s'opposer à ce qui se trame au nom d'un passé qu'ils croyaient conjurer. Il reste néanmoins que les ports du pays sont qualifiés de priorité pour le développement économique du pays.