Les pouvoir publics sont déterminés à « relever le défi » de la restauration de La Casbah d'Alger, en respectant les normes techniques arrêtées par l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) pour la protection des sites classés patrimoine mondial jeudi à Alger a indiqué le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Cette déclaration faisant suite à une question orale, lue en son nom par le ministre des Relations avec le Parlement, Tahar Khaoua lors d'une séance plénière au Conseil de la nation, Ouyahia a souligné que la «restauration de La Casbah d'Alger constitue un défi majeure pour les pouvoirs publics eu égard aux problématiques juridique, administratives et financières rencontrées. Dans ce contexte, Ouyahia a mis en avant l'importance que revêt La Casbah d'Alger, en tant que l'un des plus vieux sites urbains surplombant la Méditerranée, d'où la classification par l'Unesco de cet héritage historique sur la liste du patrimoine culturel mondial en 1992 et qui témoigne de la valeur et de l'importance que revêt cette ville antique. Ainsi, la préservation et la protection de ce site civilisationnel, qui a une symbolique particulière pour les Algériens, figure-t-elle parmi «les préoccupations majeures des pouvoirs publics qui s'attèlent à lui redonner son lustre d'antan», a ajouté le Premier ministre. Dans ce sens, et après avoir souligné les différentes initiatives de restauration de ce site historique et culturel, il a notamment rappelé les premières démarches d'urgence entreprises au début des années soixante-dix, et ce malgré le manque de moyens et des compétences en la matière outre l'absence d'un cadre juridique et de normes régissant les différents aspects relatifs à la protection du site. En outre, citant dans ce cadre la loi N° 04-98 du 15 juin 1998, relative à la protection du patrimoine culturel et l'ensemble des textes d'application y afférents dont le décret exécutif N° 03-322 du 5 octobre 2003 portant maîtrise des œuvres relatives aux biens culturels immobiliers protégés, Ouyahia précisera que l'Etat a approuvé un dispositif juridique cohérent définissant les conditions et normes devant être respectées dans la restauration, la réhabilitation et la protection du patrimoine. Aussi, ces dernières années, l'intérêt des pouvoir publics a-t-il été focalisé dans le cadre de ce dispositif juridique et de la dynamique de développement qu'a connu le pays sur la réhabilitation et la restauration de cette cité antique en procédant dans un premier temps, en vertu du décret exécutif N° 05-173 du 09 mai 2005 portant création et délimitation du secteur sauvegardé de «La Casbah d'Alger», à la réalisation des études nécessaires et au parachèvement de toutes les procédures qui ont abouti à l'élaboration d'un plan permanent de préservation et de restauration de ce secteur sauvegardé. Selon Ouyahia, ce projet a fait l'objet de suivi permanent par le gouvernement, en témoignent les Conseils interministériels consacrés à l'évaluation du taux de réalisation de ce plan. Ainsi, la première phase de mise en œuvre a-t-elle renfermé une série d'opérations urgentes. Autrement dit, il s'agit de la restauration de 212 bâtisses, dont 7 sont classées sites historiques, 5 anciennes mosquées, 9 demeures historiques et 57 espaces, en sus du relogement de 411 familles et le nettoyage de 114 sites, une opération qui s'est soldée par l'évacuation de 130.000 m3 de débris et d'ordures ménagères. En matière de suivi, «les rapports périodiques sur l'état d'avancement de l'ensemble des opérations de restauration ont mis en exergue la pertinence de transférer le projet à la wilaya d'Alger, en vue de garantir la coordination entre les différents secteurs et instances concernées et de surmonter les problèmes liés à la situation juridique des propriétaires», a indiqué le Premier ministre. C'est dans ce sens que «des travaux de restauration de plusieurs sites archéologiques et religieux ont été lancés au niveau de la ville, à l'instar de Djamaa El Berani et ses dépendances et Dar El Baroud (le poudrière) au palais du Dey et le palais Hassan Pacha, outre 7 bâtisses situées au cœur de La Casbah, dont l'ancien siège du Théâtre national et les demeures historiques ayant servi d'abri pour les moudjahidine durant la glorieuse Guerre de libération», a souligné Ouyahia qui a fait état «d'opérations d'enfouissement des réseaux électriques et le renouvèlement des canalisations d'évacuation et d'assainissement». Dans cette optique, l'Agence nationale de gestion des réalisations des grands projets de la culture a également été sollicitée pour accompagner les services de la wilaya d'Alger dans tout ce qui a trait au respect des règles architecturales et des prescriptions des bureaux d'études et des maîtres d'œuvres, a ajouté le Premier ministre. Entre autres mesures administratives prises actuellement, celles relative au lancement de trois opérations, à savoir le suivi et la réalisation des travaux de restauration du Palais des Beys et Palais du Dey et les études techniques relatives à 33 tranches programmées dans le cadre du plan d'intervention qui couvre plus de 200 propriétés à La Casbah.