Après une relative accalmie, la violence est de retour dans les stades algériens. Les enceintes de Chahid-Hamlaoui de Constantine et Ahmed-Zabana d'Oran ont été, vendredi, le théâtre simultanément de scènes de violences inquiétantes et condamnables, mettant à l'échec toutes les tentatives entreprises par la Fédération algérienne de football (FAF) pour éradiquer ce fléau, de plus en plus persistant à l'approche de chaque fin de saison. Les responsables du football national, plus que jamais interpelés, sont appelés à éviter le pire, en prenant des décisions fermes et courageuses pour mettre fin à cette mascarade, qui vient ternir davantage un football algérien déjà aux abois. Le match JS Kabylie - MC Alger (0-0, aux t.a.b 5-4) comptant pour les demi-finales de la Coupe d'Algérie, retransmis en direct sur la télévision nationale mais également sur d'autres chaînes sportives étrangères, a été émaillé par des actes de violences. Des échauffourées se sont éclatées dans les gradins lors de la pause-citron ayant contraint l'arbitre de la rencontre à retarder la reprise de la seconde période. Les affrontements ont repris de plus belle à quelques minutes de la fin du temps réglementaire, suite aux jets de pierres de la part des supporters sur la cage du portier du MCA Farid Chaâl. L'entraîneur-adjoint du MCA Rafik Saifi a sollicité énergiquement l'arbitre Saïd Aouina de ne pas reprendre la partie en raison des scènes parfois choquantes, mais en vain. Le commissaire au match aurait pu intervenir ne serait-ce que pour interrompre le match jusqu'à l'apaisement de la situation. Le choix de programmer cette rencontre à Constantine a été déjà remis en cause, au vu de la susceptibilité qui existe entre les fans du MCA et du CSC, estiment les observateurs. Ce rendez-vous de Dame Coupe qui devait se dérouler au stade du 1er-Novembre de Tizi-Ouzou, a été délocalisé en raison de la capacité d'accueil de cette enceinte, inférieure à 20 000 places, selon la norme exigée par la commission d'organisation de Dame Coupe. Le pire a été évité de justesse, même si des vidéos postées sur les réseaux sociaux ont montré quelques supporters légèrement blessés. Le stade Ahmed-Zabana d'Oran a également été le théâtre de scènes de violences et de vandalisme. Des supporters oranais ont envahi la pelouse dans la foulée du deuxième but inscrit par le Chabab (78e) en match décalé de la 25e journée du championnat de Ligue 1 Mobilis. Des projectiles ont commencé à fuser à partir des tribunes, ce qui a poussé l'arbitre à interrompre la partie, sans jamais la reprendre. Le MCO terminera la saison à domicile à huis clos. Les supporters oranais auraient pu se comporter avec sa sagesse, alors que leur équipe joue les premiers rôles cette saison et semblait bien placée pour inquiéter le leader du CS Constantine. Les incidents survenus vendredi confirment encore une fois que le mal est profond. Depuis le début de la saison, des scènes similaires se sont également produites, entre autres, à Skikda, Sid Bel-Abbès, Chlef et Aïn Fekroun. La FAF est plus que jamais appelée à trouver rapidement des solutions efficaces et radicales, en dehors de la sanction du huis clos, qui a prouvé à plusieurs reprises qu'elle restait de loin un «remède» temporaire dans la lutte contre la violence.