Le président russe Vladimir Poutine a jugé vendredi «équilibré» un baril autour de 60 dollars, contre plus de 80 dollars récemment, estimant qu'un prix supérieur causait des difficultés aux pays consommateurs, alors que Moscou et Ryad ont évoqué une possible hausse prochaine de production. «Nous n'avons pas intérêt à une hausse des prix sans fin, 60 dollars nous convient», a-t-il déclaré lors du Forum économique de Saint-Pétersbourg, relevant que des prix supérieurs pouvaient «créer des problèmes pour les pays consommateurs», affecter l'économie mondiale, et favoriser les concurrents de la Russie tels les producteurs de pétrole de schiste aux Etats-Unis. Un baril élevé peut aussi peser sur la demande, en particulier dans les pays émergents comme l'Inde où les prix des carburants explosent. Selon des analystes, maintenant que le prix du Brent est passé au-dessus de 80 dollars et celui du WTI au-dessus de 70 dollars, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires pourraient assouplir leur accord de limitation de la production. Le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, a affirmé jeudi qu'une relance de la production dépendrait du marché et serait sur la table fin juin, a rapporté l'agence Bloomberg. Cité par les agences russes lors d'un forum économique à Saint-Pétersbourg, le ministre saoudien de l'Energie Khaled al-Faleh a jugé que les pays producteurs auront «bientôt la possibilité de libérer l'offre». Le ministre saoudien a affirmé qu'il rencontrerait ses homologues de l'Opep, et qu'il aurait l'occasion de se réunir avec M. Novak une ou deux fois avant la réunion de Vienne. L'Opep et la Russie se réunissent à Vienne le 22 juin pour décider de l'avenir de leur accord, qui est en vigueur jusqu'à la fin de l'année. Tout assouplissement des quotas serait «progressif» a prévenu Alexander Novak. A noter que dans son dernier rapport mensuel, publié lundi, l'Opep a une nouvelle fois pompé moins de brut que ne lui permet l'accord de limitation de la production conclu fin 2016 avec dix autres producteurs. Quant à la demande, l'Organisation a revu à la hausse de 25.000 barils par jour son estimation de la croissance pour cette année : la demande devrait atteindre 98,85 mbj, soit une hausse annuelle de 1,65 mbj. Selon Bloomberg, l'Opep et ses partenaires songent à produire entre 300.000 barils supplémentaires par jour, option préférée par l'Arabie saoudite, et 800.000 barils, option ayant les faveurs de la Russie. Selon Reuters l'Opep envisage même une hausse de 1 million de barils par jour.