«600 000 hectares en irrigué suffiraient pour assurer l'autosuffisance du pays en blé dur, à condition que les agriculteurs suivent les itinéraires techniques afin de produire un minimum de 50 quintaux à l'hectare», c'est ce qu'a souligné hier le directeur général de l'Office Algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). En effet, M. Mohamed Belabdi a précisé dans une déclaration à la radio Chaîne III qu'une autosuffisance en blé dur est largement «à notre portée», il faudrait seulement mieux organiser les techniques d'irrigation dans les régions nord. Le directeur général de l'OAIC insiste, d'autre part, en faveur d'une meilleure utilisation des équipements et l'introduction massive des systèmes d'économiseurs d'eau. «L'effort, dit-il, doit être doublé. Il faut travailler pour l'irrigation à point», ajoute M. Belabdi. Celui-ci confirme la poursuite des soutiens de l'Etat à la filière céréalière par le biais de l'acquisition de matériels d'irrigation à hauteur de 50 %. Les superficies céréalières en Algérie, sont dépendantes pour 98% de la pluviométrie, une raison pour laquelle les autorités sont en train de promouvoir un vaste programme pour assurer leur irrigation en période défavorable. Ce programme, signale-t-il, en même temps qu'il a suscité l'engouement des agriculteurs, a donné des résultats. Il signale que quelque 54 000 hectares réservés à la céréaliculture ont été équipés de ces nouveaux systèmes d'irrigation. L'Office compte aussi perfectionner les systèmes d'irrigation d'appoint sur une superficie totale de 220.000 ha afin de sécuriser la production céréalière, permettant un gain de 3,3 millions qx. Dans la région du nord, il est prévu de mener des actions dans les zones sous-régime pluvial, visant à améliorer l'itinéraire technique à réaliser dans les retenues d'eau. Ces actions toucheront un million d'hectare, avec un résultat attendu de 5 millions qx, soit un gain de rendement de 5 qx/ha. Concernant la région des Hauts-Plateaux, l'OAIC compte créer de grandes exploitations agricoles sur une superficie totale de 100.000 ha, en collaboration avec les transformateurs (producteurs de pâtes alimentaires). La production attendue de cette action est de 5 millions qx avec un rendement de 50 qx/ha. L'ensemble de ces actions permettront ainsi d'atteindre l'objectif de «0% d'importation» de blé dur d'ici 2020. A ce propos, le responsable au niveau de l'OAIC, M. Noureddine Amrani a préconisé en mars dernier que ces perspectives de réduction des importations devraient être confortées par un programme d'actions complémentaires à mener en parallèle, à travers notamment une meilleure rationalisation de l'activité du secteur de la transformation du blé et de son programme d'approvisionnement. Il a également recommandé de mettre en place une politique d'orientation adaptée aux conditions naturelles particulières aux différentes zones. Selon lui, il serait opportun que les agriculteurs de la zone agro-pastorale, qui enregistre une fréquence de sinistre élevé, soient dissuadés de la culture du blé en condition pluviale mais encouragés plutôt à la culture de l'orge, de l'avoine et du triticale (hybride de blé et de seigle). Entre autre, M. Belabdi a souligné que le ministère de l'Agriculture a une préférence pour le développement de la culture du blé dur qui s'adapte au climat algérien, nonobstant sa valeur sur le marché équivalant au double de celle du blé tendre et son importance en tant que matière principale du mode alimentaire algérien. Les efforts du ministère de tutelle dans ce domaine, dans les dernières années, ont permis d'augmenter le rendement de 7 à 20 quintaux l'hectare et voire plus grâce à la contribution de tous les secteurs, notamment celui de la recherche scientifique, a souligné M. Belabdi. L'Algérie couvre actuellement la moitié de ses besoins en blé dur ainsi qu'une quantité infime en blé tendre, le reste étant importé pour environ 3 milliards de dollars annuellement. Pour rappel la solution «Saba Plus» a été présenter auparavant par le groupe suisse Syngenta (spécialisé dans l'agroalimentaire et chimie), qui permis d'augmenter à moyen terme le rendement actuel de la culture du blé dur de 30%. Il s'agit d'une approche intégrée axée sur le conseil technique et l'accès aux technologies au profit des agriculteurs, tout en améliorant les synergies nécessaires avec les transformateurs, selon les explications du directeur du Syngenta Algérie, Farouk El Hadj Hamiche. Pour rappel, la production céréalière de la campagne 2016-2017 a enregistré un volume de 34,8 millions de qx. Quant à la facture d'importation des céréales (blé dur, tendre...), semoule et farine, elle a été de 2,77 milliards de dollars (mds usd) en 2017 contre 2,81 mds usd en 2016.