La Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, a exprimé mardi sa grave préoccupation face au fait que des milliers de civils sont toujours bloqués dans les zones en conflit en Libye. «L'escalade d'attaques dans les zones résidentielles, notamment l'utilisation d'artillerie et de roquettes, ainsi que les frappes aériennes, est extrêmement préoccupante. La vie de milliers d'enfants, de femmes et d'hommes est en danger», a déclaré Mme Bachelet. «Je rappelle à toutes les parties au conflit que l'utilisation d'armes explosives aux effets indiscriminés dans des zones peuplées constitue une violation du droit international humanitaire et des droits de l'homme», a-t-elle souligné. Selon les statistiques onusiennes, l'escalade de la violence à Tripoli et autour de cette ville a provoqué le déplacement de 42 000 personnes depuis début avril. «Des bombardements aveugles et des tirs d'artillerie lourde causent des déplacements de populations et des destructions», a affirmé le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Charlie Yaxley, lors d'une conférence de presse mardi à Genève. «Il est impératif que tout soit mis en œuvre pour que les civils ne risquent pas d'être pris dans les tirs croisés et pour épargner les infrastructures civile», a martelé le porte-parole. Le HCR a également lancé un appel en faveur d'un accès humanitaire sans entrave et durable à toutes les zones touchées et d'une trêve humanitaire temporaire pour assurer des services d'urgence ainsi que le passage sûr et librement consenti des civils hors des zones touchées par le conflit. L'armée libyenne basée dans l'est du pays et dirigée par le maréchal Khalifa Haftar mène depuis le début du mois d'avril une offensive militaire pour arracher le contrôle de Tripoli au gouvernement libyen soutenu par l'ONU. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), jusqu'au 28 avril, le bilan à Tripoli est de 345 morts, dont 22 civils.