Le mois sacré de Ramadhan a donné l'occasion à Abdelkader Bensalah, d'adresser à la Nation, son troisième discours depuis qu'il a pris les fonctions de chef de l'Etat, le 9 avril, en application de l'article 102 de la Constitution. Le chef de l'Etat a, d'abord, fait observer que ce mois intervient à un moment où le peuple algérien reprend l'initiative et affiche sa détermination à construire un avenir meilleur. Pour Abdelkader Bensalah «la voix du peuple a été entendue». Il estime que «le processus de changement connaît, au quotidien, des avancées incontestables» et fait constater qu'il y a un «très large consensus au sein de toutes les sphères de la société et des Institutions» autour des objectifs de ce processus de changement. Il situe «au cœur des revendications populaires, la lutte contre la corruption et la dilapidation des deniers publics» et fait remarquer qu'elle a connu «une accélération qui laisse entrevoir une prise en main déterminée par la Justice des dossiers qui ont défrayé la chronique, mais aussi et surtout une action méthodique, inscrite dans la durée et induisant un impact salutaire sur l'économie nationale, débarrassée de l'impact néfaste des pratiques qui ont profondément gangréné son fonctionnement». Pour Abdelkader Bensalah, «la préservation de l'Etat, le respect des Institutions, ainsi que la sauvegarde de la sécurité et de la stabilité du pays et ce quelles que soient les circonstances», est la responsabilité de tous, même si elle incombe en premier chef aux Institutions de l'Etat. Il évoque les menaces auxquelles fait face notre pays, qui sont d'origine exogène mais avec des relais internes, «pernicieuses et de plus en plus sophistiquées» et appelle le peuple algérien à la plus grande vigilance et ses enfants loyaux à «demeurer, plus que jamais, sur leur garde, pour faire barrage aux intentions malveillantes et aux agissements hostiles de ces parties». Il met l'accent le «dialogue intelligent, constructif, de bonne foi». C'est, pour lui, «l'unique moyen pour construire un consensus fécond, le plus large possible, de nature à permettre la réunion des conditions appropriées pour l'organisation, dans les délais convenus, de l'élection présidentielle, seule à même de permettre au pays de sortir définitivement et durablement de l'instabilité politique et institutionnelle». Abdelkader Bensalah insiste pour «faire prévaloir cette démarche rationnelle et de bon sens», car «c'est faire prévaloir l'intérêt supérieur de la Nation, qui est le dénominateur commun entre toutes les parties, sur les intérêts personnels et partisans étroits». Il rappelle que les modalités d'organisation, de contrôle et de supervision de ces élections dans toutes les phases de préparation, déroulement et de dénouement, seront définies grâce au dialogue et feront l'objet d'un large consensus. Dans ce sens, le chef de l'Etat lance «un appel à tous les acteurs nationaux, à l'ensemble des composantes de la classe politique, aux mouvances qui structurent la société civile et à tous ceux qui sont considérés comme exprimant les sentiments d'une frange de la société, ou de ses élites, à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, notamment les jeunes et les femmes», pour se mobiliser et déjouer les dangers et les desseins hostiles visant à le conduire le pays «vers le vide constitutionnel et l'absence d'Etat et à l'entrainer ainsi dans la spirale de l'anarchie et la déstabilisation». Abdelkader Bensalah a tenu à «saluer les efforts consentis par notre Armée Nationale Populaire vaillante, digne héritière de la glorieuse l'Armée de Libération Nationale, pour préserver la conception constitutionnelle de l'Etat, assurer sa continuité et garantir la sécurité et la stabilité du pays. Il a rendu un "vibrant hommage" à son Commandement pour "la lucidité de son engagement aux côtés de notre peuple, dans cette phase cruciale de son histoire, et sa détermination à faire face aux agissements hostiles à la patrie, à son intégrité territoriale ainsi qu'aux tentatives visant à porter atteinte à la sécurité nationale du pays et à mettre en danger son unité nationale". Abdelkader Bensalah souligne que c'est la force des évènements qui l'a «amené à jouer un rôle dans cet épisode de l'histoire glorieuse de notre pays» et il s'engage à déployer tous les efforts, en toute conscience et responsabilité.