Le Front des forces socialistes (FFS) a estimé, avant-hier vendredi, que la convocation du corps électoral le 15 septembre prochain en prévision d'une élection présidentielle avant la fin de l'année en cours, aggraverait la crise multidimensionnelle complexe et profonde qui ronge le pays depuis des décennies. «L'injonction du vice-ministre de la défense nationale sous forme de suggestion aux autorités civiles du système, de convoquer le corps électoral le 15 septembre pour la tenue des présidentielles avant la fin de l'année en cours, croyant à tort que cette élection organisée dans l'urgence allait résoudre cette crise, mettra en péril l'unité nationale et la stabilité du pays », écrit le plus vieux parti de l'opposition dans un communiqué rendu public avant-hier vendredi. Si elle venait à être exécutée, cette décision, considère le FFS, mettrait en péril l'unité et la stabilité du pays tout en donnant prétexte à des ingérences étrangères pour préserver leurs intérêts économiques et sécuritaires. Il est encore temps, lit-on à travers ce communiqué, signé par le premier secrétaire national du parti, Hakim Belahcel, que le régime se ressaisisse et réponde aux exigences légitimes de la révolution populaire du 22 février. A savoir, poursuit le communiqué, le changement radical du régime, le départ des symboles et des représentants du pouvoir déchu et l'amorce d'une transition démocratique dans le pays. « Si les tenants du pouvoir font preuve d'une réelle volonté politique, il est encore possible de parvenir à une solution consensuelle en s'engageant sur la voie d'un dialogue sérieux, inclusif et transparent, que les acteurs politiques et les représentants de la société civile appellent de leur vœu tout en exprimant leur rejet du pseudo dialogue destiné à valider ce scrutin présidentiel et leur mise en garde contre les coups de forces électoraux », assure le FFS. Pour le plus vieux parti de l'opposition, cette feuille de route politique ne vise qu'à maintenir le statu-quo et à perpétuer le régime, constitue un énième coup de force, ne répondant pas aux aspirations populaires et ne mobilisera que ses promoteurs et leurs clientèles. Dénonçant, par avance, toute velléité du pouvoir de recourir à des mesures de pression et répression visant à intimider et à faire peur à la population pour la forcer à adhérer à cette feuille de route. Tout en condamnant l'arrestation, brutale, arbitraire et violente, des militants du FFS et de l'Association RAJ en violation flagrante du droit et des libertés, et en s'indignant de la réduction des espaces de libre expression et la confiscation autoritaire du droit à l'organisation des réunions et des activités politiques et associatives, le FFS exige la libération immédiate des personnes interpellées et l'arrêt du harcèlement sécuritaire contre le mouvement révolutionnaire pacifique. « Le FFS réitère son exigence de libérer tous les détenus politiques d'opinion ainsi que le camarade Lakhdar Bouregaa, membre fondateur du FFS et commandant de la wilaya IV historique », conclut le communiqué.