L'analyste politique, Saïd Medioni Mokhtar a estimé, hier dimanche à Alger, que le mouvement populaire doit se structurer et s'impliquer dans les élections présidentielles du 12 décembre prochain. Aux fins, a-t-il indiqué, d'assurer la continuité de cette révolution. «Ce mouvement devrait s'impliquer directement dans l'élection présidentielle, en restant mobilisé et en appelant les nationaux à donner leur voix à un candidat qu'il aura choisi, qui aime son pays et qui incarnera la rupture avec l'ancien système», a-t-il dit. S'exprimant sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III dont il était l'invité de la rédaction, cet expert et analyste politique a considéré que pour ceux qui ont contribué à écarter ceux qui ont pillé le pays pendant 20 ans, ce serait un gâchis s'ils ne se structuraient pas en prévision de la prochaine élection présidentielle et qu'il s'y impliqueraient après, afin de réaliser le changement politique revendiqué par la rue. « Ceux qui s'opposent à ces élections doivent savoir que tout conflit doit se terminer par un dialogue et être matérialisé par un scrutin», a observé l'invité de la rédaction de la Radio nationale Chaîne III. Pour cet expert et analyste politique, ceux qui refusent tout doivent avoir d'autres agendas. Aimer son pays ce n'est pas, chercher la confrontation, a poursuivi Said Medioni Mokhtar, soutenant qu'au sein du mouvement populaire existent ceux qui s'opposent totalement à la tenue de la présidentielle et ceux qui conditionnent celle-ci à des mesures d'apaisement. Relevant, au passage, ce qu'il a qualifié de dérapages au sein du mouvement populaire auquel il signale avoir pris part depuis ses débuts. Des dérapages dus, indique-t-il encore, aux manipulations de certaines parties. L'invité de la rédaction de la Radio nationale chaîne III, fait, en outre, cas d'une radicalisation qu'il impute à certains groupes au sein du mouvement populaire qui viseraient, selon Said Medioni Mokhtar, l'institution qui a sécurisé ce pays, l'armée nationale populaire (ANP). Revenant sur le prochain rendez-vous électoral du 12 décembre, l'invité de la chaîne III de la Radio Algérienne, n'en considère pas moins que le processus électoral n'est pas une fin en soi. Bien au contraire. «Les grands chantiers, c'est après», dit-il. Parce que, relève-t-il encore, le pays possède des lois qui ne sont pas correctes. Des lois anti-peuples votées, observe-t-il encore, à l'unanimité. Et, ajoute-t-il, une Constitution, dangereuse, dit-il, pour celui-ci. «Autant de tares que seul un président élu démocratiquement pourra notamment faire modifier par référendum», a encore observé cet expert et analyste politique.