Le ministre de l'Intérieur français, Gérald Darmanin, était attendu, hier samedi, à Alger, pour une visite de travail de deux jours, a indiqué un communiqué du ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire. Une occasion, a poursuivi la même source, pour échanger les vues au sujet de la coopération entre les secteurs de l'Intérieur des deux pays et examiner les voies de renforcement de la coordination dans nombre de domaines d'intérêt commun. Le ministre de l'Intérieur français qui était en déplacement en Tunisie, avant-hier vendredi, était porteur, selon les médias français, d'une liste de 231 ressortissants étrangers dont une large majorité, sont originaires du Maghreb, en situation irrégulière, suivis pour radicalisation, à expulser. «A l'occasion de mon déplacement en Algérie et en Tunisie, je m'entretiendrai avec mes homologues ministres de l'Intérieur pour échanger davantage d'informations et se mettre d'accord sur le renvoi d'un certain nombre de personnes qui appartiennent à ces pays, puisqu'ils ont la nationalité de ces pays et qu'ils sont confondus de radicalisation dans notre pays», a déclaré, lundi dernier, Gérald Darmanin sur BFM TV. A son arrivée en Algérie, le ministre de l'Intérieur français sera reçu par son homologue, Kamel Beldjoud, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire. Outre ces expulsions de ressortissants radicalisés, la question de la gestion des flux migratoires, le contrôle aux frontières et celle, d'asile, sera également sur la table des discussions. Mais aussi la lutte contre le terrorisme. La visite officielle du ministre de l'Intérieur français intervient alors que le principal suspect de l'attaque de Nice ayant fait trois morts dans une église le 29 octobre dernier est un Tunisien de 21 ans fraîchement arrivé, clandestinement, en Europe par l'île italienne de Lampedusa. Depuis un mois, avait révélé lundi dernier, Gérald Darmanin sur la chaîne de télévision BFM TV, la France a expulsé 16 personnes confondues de radicalisations. «Depuis trois ans, 458 personnes ont été expulsées», a-t-il dit. Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a mis en avant, jeudi dernier sur Europe 1 la nécessité du renvoi vers leurs pays d'origine des étrangers en situation irrégulière et de radicalisation afin de faire l'objet des poursuites judiciaires indispensables. «Nos interlocuteurs sont conscients que cette menace-là les touchent aussi», a-t-il dit, rappelant que la France a des dialogues assez francs avec ses partenaires.