Le constat étant établi, les pouvoirs publics font désormais face à l'impérieuse nécessité de trouver des alternatives à la raréfaction de l'eau. Si le stress hydrique a déjà imposé des restrictions dans la distribution de l'eau potable, il ne laisse plus d'autre choix que de trouver des alternatives à la faible pluviométrie. Le dessalement d'eau de mer, mais également le recours aux forages sont en tête de liste des alternatives. Des projets de stations de dessalement sont relancés, notamment au niveau de la capitale. Le déficit en eau est estimé à 600 000 m3 par jour. Nawal Imès- Alger (Le Soir)- L'eau n'a pas coulé hier dans de nombreux quartiers de la capitale conformément au nouveau plan de rationnement établi par la Wilaya d'Alger. Une situation «temporaire», promettait jeudi le wali d'Alger. Il s'est néanmoins abstenu de dire jusqu'à quand ces restrictions allaient durer. Face à la raréfaction de la ressource, les pouvoirs publics sont dans l'obligation de trouver des alternatives. Lesquelles ? Le dessalement d'eau de mer figure en tête. En mai dernier, le ton avait été donné, lorsque le président de la République demandait en Conseil des ministres d'«accorder la priorité absolue aux projets de ressources en eau non conventionnelles afin de renforcer les réserves en eau potable et rationaliser sa consommation». Au cours de cette même réunion, il a été demandé «la réalisation de nouvelles stations de dessalement de l'eau de mer, en tenant compte de la rapidité de réalisation et du choix stratégique des sites et l'activation de toutes les lignes des stations de dessalement de l'eau de mer, en vue d'augmenter les réserves en eau», mais également la création d'une agence nationale de supervision de la gestion des stations de dessalement de l'eau de mer, sous la tutelle du ministère de l'Energie». Le dessalement fait déjà partie des solutions déjà testées, mais avec une proportion qui reste très faible, puisque les eaux de surface arrivent en tête avec 33%, et l'eau dessalée n'atteint que 17%.Actuellement, le pays compte onze grandes stations de dessalement d'eau de mer, qui produisent plus de 561 millions m3 par an. Le secteur de l'hydraulique prévoit de réaliser de nouvelles stations dans les régions qui enregistrent un déficit en ressources en eau, pour élever les capacités de production à 2 milliards m3 par an d'ici 2024. Dans la capitale, impactée par la rareté de l'eau, l'espoir d'un retour à une alimentation plus régulière en eau potable repose sur le projet de réhabilitation de quatre stations de dessalement d'eau de mer à Alger et Tipasa. Si les délais sont respectés, elles devront être mises en service au plus tard le 20 août prochain. Le ministère des Ressources en eau indique qu'il s'agit des stations de Palm-Beach dont le taux d'avancement avoisine actuellement les 60%, de Bou-Ismaïl avec un taux de 59%, de Zéralda avec un taux de 50% et, enfin, de Aïn Benian avec un taux 45%. Selon les prévisions de ce même ministère, la station de Palm-Beach devrait être mise en service le 30 juin prochain, celle de Bou-Ismaïl le 15 juillet, tandis que la mise en service des stations de Zéralda et Aïn Bénian est prévue pour, respectivement, le 30 juillet et le 20 août. Ces quatre stations monoblocs sont dotées d'une capacité globale de 37 500 m3 par jour. D'autres projets similaires sont par ailleurs prévus au niveau de certaines wilayas côtières comme Boumerdès. La wilaya d'Alger compte également sur la réalisation de plus de 70 forages pour faire face à la pénurie d'eau. Des solutions qui restent tributaires du respect des délais, sans lesquels la crise risque de s'installer dans la durée. N. I.