Le terrorisme en Afrique est comme le labyrinthe complexe aux sorties très compliquées. La multiplication des foyers du terrorisme au Continent noir pour des raisons géopolitiques et géostratégiques, et la montée fulgurantes des attaques criminelles contre les populations et forces de sécurités africaines, impliquent l'ensemble de la communauté africaine à adopter une stratégie unanime pour vaincre cette grande menace. L'Algérie ayant déraciné le terrorisme durant les années 90 sur son propre sol, tout en possédant une forte expérience contre ce fléau, a proposé son approche globale aux Africains pour déraciner la terreur terroriste en Afrique. Une approche globale menée par le chevronné et chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra. Participant avant-hier aux côtés des ministres africains à la réunion organisée par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) sur «la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent en Afrique», via la technique de visioconférence, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a présenté l'approche globale de l'Algérie pour déraciner le terrorisme au Continent noir. Le ministre algérien chargé des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger a déclaré, devant ses homologues africains, que «l'Algérie plaide pour l'adoption d'une approche globale et le renforcement de la coopération aux niveaux régional et international pour combattre le terrorisme en Afrique». «Face à cette menace croissante qu'est le terrorisme», note-t-il dans son discours, «nous ne pouvons en effet surestimer l'importance d'une approche globale qui va au-delà de la dimension sécuritaire pour s'attaquer aux facteurs structurels de la radicalisation et de l'extrémisme violent», dira Ramtane Lamamra lors de son intervention à la réunion du CPS, présidée ce mois-ci par l'Egypte. Défendant bec et ongles la vision algérienne face au terrorisme en Afrique, le chef de la diplomatie algérienne a souligné que «L'Algérie a toujours plaidé pour la nécessité de renforcer la coopération aux niveaux régional et international pour inverser la déstabilisation causée par le terrorisme et l'extrémisme violent». Bénéficiant d'une large et forte expérience antiterrorisme, «l'Algérie a tiré beaucoup de leçons dans sa longue lutte contre le terrorisme», poursuit Ramtane Lamamra. Il dira à ce sujet : «S'il faut tirer une leçon de l'expérience algérienne, c'est que chaque fois qu'une réponse militaire est nécessaire, elle doit être associée à un large éventail de mesures pour s'attaquer aux causes sous-jacentes». Et d'ajouter : «Cette combinaison de mesures a, dans le cas de nombreux pays, fourni la clé pour vaincre la menace terroriste et tarir toutes ses sources». «Comprendre le contexte et les antécédents d'une nation reste une condition préalable à l'élaboration et à la mise en œuvre réussie de stratégies de lutte contre le terrorisme», a-t-il ajouté dans ce sens. Sur le terrain, l'approche globale algérienne contre le terrorisme est déjà en application, c'est le cas au Sahel où la contribution de l'Algérie à ses voisins a touché l'ensemble de clés prédominantes ayant favorisé l'émergence du terrorisme dans cette partie de l'Afrique. «Dans son voisinage immédiat, l'Algérie continuera à renforcer son engagement avec les pays de la région sahélo- saharienne à travers divers mécanismes de coopération dans le but d'améliorer la coopération en matière de sécurité entre les pays concernés, par une coordination et des mesures renforcées de contrôle aux frontières, ainsi que par la formation et le partage de renseignements et d'équipements», a souligné le chef de la diplomatie algérienne. «Au niveau continental, face aux proportions alarmantes de cette menace dévastatrice, l'Algérie a récemment avancé un certain nombre de propositions concrètes pour stimuler l'action des institutions continentales et renforcer les mécanismes mis en place par l'Union africaine pour lutter contre le terrorisme et l'extrémisme violent. Suite à leur approbation récente par le CPS, nous attendons avec impatience leur mise en œuvre en temps opportun par la Commission», a-t-il ajouté. Par ailleurs, et sur le plan du financement du terrorisme, Ramtane Lamamra, a appelé ses homologues africains à agir rapidement pour tarir les sources du financement des groupes terroristes en activités en Afrique, «d'autant plus que les groupes terroristes dépendent de plus en plus du crime organisé pour acquérir une plus grande puissance destructrice», signale-t-il. «Nous appelons donc à l'élaboration d'une stratégie continentale de prévention et de lutte contre le financement du terrorisme, sur la base des recommandations de la réunion de haut niveau d'Alger sur cette question, tenue en avril 2018», a dit le ministre.