Le projet de loi portant règlement budgétaire 2019, présenté, avant-hier, par le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, au nom du Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, s'est articulé autour d'un déficit comptable de «1.952,25 milliards de dinars en 2019, contre 1.340,58 milliards de dinars en 2018», et d'«un déficit commercial de «6,9 milliards de dollars en 2019, contre 5,2 milliards de dollars en 2018, soit un solde négatif de 1,7 milliard de dollars». Selon les chiffres avancés par M. Rezig, le déséquilibre de la balance commerciale s'est amplifié en 2019 à cause de la baisse des exportations qui ont atteint, en 2019, «35 milliards de dollars, soit une baisse de 6,1 milliards de dollars par rapport aux réalisations de 2018 (41,1 milliards de dollars)», affectée particulièrement par une réduction «significative» de la valeur des exportations des hydrocarbures estimée à «32,9 milliards de dollars en 2019, contre 38,9 milliards de dollars en 2018 (soit une baisse de 6 milliards de dollars)», a précisé le représentant du chef du Gouvernement. La baisse des exportations a accéléré les pertes de devises du pays à cause de la hausse, en parallèle, de la facture des importations de marchandises évaluées en 2019, selon les mêmes chiffres à «41,9 milliards de dollars, moins de 2,1 milliards de dollars du montant prévu (44 milliards de dollars), et de 4,4 milliards de dollars du montant enregistré en 2018 (46,3 milliards de dollars)». Quant à la valeur des «réserves de changes, hors or, baissé à 62,8 milliards de dollars à la fin 2019, contre 79,9 milliards de dollars en 2018 et 62 milliards de dollars prévus en vertu de la loi de Finances», a-t-il souligné. Ce déséquilibre résulte, selon M. Rezig, par différents facteurs économiques et financiers (nationaux et internationaux), évoquant le repli des cours du pétrole brut dans le marché qui «étaient de 64,4 USD/baril, contre 71,3 USD/baril en 2018 et 60 USD/baril selon les prévisions de la loi de Finances». Ces résultats permettent, en effet, de mesurer l'importance du déséquilibre budgétaire et même fiscal. Selon le représentant du chef du Gouvernement, «les recettes budgétaires, en 2019, ont atteint 6.594,65 milliards de dinars», tandis que «les dépenses du budget général de l'Etat se sont élevées à 8.035,06 milliards de DA». Malgré la baisse légère des dépenses budgétaire en 2019 comparé à 2018, comme souligné par M. Rezig, le déficit budgétaire persiste ayant un effet négatif sur la croissance économique du pays qui a atteint «en 2019, 0,8% contre 1,2% en 2019 (-0,4%)». Quant à l'inflation, elle a connu un léger repli durant la même année comparé à l'année précédente «2% contre 4,3% en 2018 et 4,5% selon les prévisions de la loi de Finances», a indiqué M. Rezig. L'agitation financière et économique qu'a connu le pays en 2019 a provoqué une baisse marquée de la valeur des recouvrements fiscaux estimé à seulement «4.886,57 milliards de DA» et «8.247,17 milliards de DA pour les recouvrements non fiscaux», selon le représentant du chef du Gouvernement, évaluant les «redevances de la dette publique qui ont atteint 9.320,2 milliards de dinars à la fin 2019, dont 9.186,6 milliards de dinars de la dette intérieure et 133,6 milliards de dinars de la dette extérieure». L'économie algérienne en 2019 a été marquée par une conjoncture politique, sociale et économique particulière à tous les niveaux. La baisse aussi du «taux de change moyen de 2,8 DA/USD, passant de 116,6 DA/USD en 2018 à 119,4 DA/USD en 2019» a impacté significativement la rentabilité des secteurs productifs, selon les chiffres communiqués par M. Rezig aux députés qui ont «déploré, entre autres, la hausse du montant de réévaluation des projets publics», appelant à la prise en compte du rapport de la Cour des comptes pour améliorer la gestion des finances publiques.