Le régime du Makhzen continue dans sa série d'échecs diplomatiques successifs sous la conduite de son ministre des Affaires étrangères, Nacer Bourita, protagoniste d'une déroute dont la cadence ne fait qu'accélérer depuis la normalisation des relations avec l'entité sioniste en dépit du rejet manifesté par les Marocains. En effet, les coups durs infligés au Makhzen se sont succédés, dernièrement, en raison de l'échec de la politique diplomatique suivie et la tension dans laquelle sombre la Cour royale qui perd ses lobbies l'un après l'autre, en ce sens que Bourita s'efforce d'adopter une politique étrangère boiteuse qui ne fait qu'enfoncer son pays dans l'isolement après avoir perdu tout récemment la Tunisie. En épuisant ses cartes d'extorsion, Bourita a fait sortir une carte longtemps adoptée par le Makhzen : renflouer les caisses en échange de la reconnaissance de la prétendue «souveraineté» du Royaume sur le Sahara occidental. C'est ce qui s'est produit avec le ministre péruvien des Affaires étrangères, Miguel Angel Rodriguez dont la conspiration montée avec son homologue marocain lui a valu le poste cinq semaines à peine après sa nomination. La décision du président du Pérou, Pedro Castillo, de révoquer son ministre des Affaires étrangères, a constitué un événement extrêmement important. En fait, le ministre péruvien s'est immiscé directement dans la bataille diplomatique entre la République sahraouie et le Royaume du Maroc. Il aurait décidé de mettre fin aux relations avec le Sahara occidental «en contrepartie de 120 000 tonnes de phosphate et d'une enveloppe financière que lui avait remis l'ambassadeur marocain à Lima, suite à un appel téléphonique passé avec le ministre des Affaires étrangères de l'occupant marocain», indique la presse sahraouie. La presse péruvienne a également accusé Angel Rodriguez d'avoir reçu des pots-de-vin et des marges de bénéfice sur des marchés de phosphate pour retirer, en contrepartie, sa reconnaissance de la République sahraouie. Il serait également impliqué dans des affaires suspectes relatives au droit de la mer, portant atteinte à la souveraineté de sa patrie, ce qui explique la démission, juste après sa nomination à la tête de la diplomatie péruvienne, des délégués du Pérou à l'ONU et à l'organisation des Etats américains (OEA). L'annonce par Pedro Castillo de l'attachement du Pérou au «droit de la République sahraouie à la souveraineté et à l'autodétermination», a eu l'effet d'un coup de tonnerre pour le Makhzen et son ministre des Affaires étrangères. Le Président colombien Gustavo Petro a, à son tour, porté un sérieux coup au Makhzen en décidant de reprendre les relations diplomatiques avec le Sahara occidental conformément aux principes et aux objectifs de la Charte de l'ONU mais aussi à l'accord conclu entre les deux pays le 27 février 1985. L'annonce de cette décision est intervenue à l'issue de l'audience accordée par le Président colombien au ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek. La situation interne au Maroc enfonce davantage le Makhzen qui a perdu son pari en jouant la carte de l'Entité sioniste. Des voix marocaines honnêtes n'ont eu de cesse de rejeter cette bévue, occupant les rues pour dénoncer un processus de «sionisation», une hystérie de normalisation et une trahison de la Cause palestinienne. Dans ce sillage, une nouvelle manifestation a été organisée devant le siège du Parlement à Rabat à l'initiative d'organisations non gouvernementales et de militants anti-normalisation, dont le Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation. Une centaine de manifestants ont scandé des slogans qui dénoncent ce rapprochement Makhzen-Entité sioniste critiquent Nacer Bourita, accusé d 'être à l'origine de ce rapprochement Le président du Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation, Ahmed Ouihman a affirmé que l'organisation de ce sit-in avait pour objectif d'adresser un message sur la poursuite de la bataille contre la normalisation, réitérant les revendications de fermeture immédiate du bureau de liaison sioniste. Cette action de protestation constitue également une occasion pour exiger le limogeage immédiat du ministre des Affaires étrangères, Nacer Bourita», a-t-il ajouté, insistant sur la «poursuite de la bataille jusqu'à recouvrement de notre souveraineté nationale en mettant fin à la normalisation avec l'entité sioniste et en isolant ses partisans». Il ne s'agit plus d'une «simple normalisation», mais une «invasion sioniste», a-t-il souligné, en voulant pour preuves la multiplication des responsables sionistes, l'«intrusion» de l'entité dans tous les secteurs, et la signature d'un accord pour la réalisation d'une ambassade israélienne à Rabat.