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Inflation et urgence de la réforme du fondement de l'éco-système, le système financier
Ecart croissant entre la cotation du dinar officiel et le marché parallèle
Publié dans La Nouvelle République le 22 - 12 - 2024

L'appréciation du dinar algérien et l'atténuation de la distorsion croissante entre le cours sur le marché parallèle et le cours sur le marché officiel implique un accroissement de la production et de la productivité , la monnaie étant le cœur qui permet d'analyser la situation et les perspectives de l'économie algérienne en quatre parties interdépendantes.
1.-L'évolution historique du taux de change sur le marché officiel entre 1970 et décembre 2024
Nous devons préciser qu'entre 1970 à 1993/1994 , accord avec le FMI suite à la cessation de paiement, la cotation est une cotation administrative ne reflétant pas la valeur réelle du dinar et donc une analyse de l'évolution de la valeur du dinar algérien relativement fiable devrait partir à compter de 1993/1994, Jusqu'en 1970, le dinar était équivalent à plus ou moins 1 franc français, ce qui donnait pour 1 dollar américain un cours de 4,94 DZD. En 1973, il passe à 4,19 DZD pour 1 dollar. Depuis 1974, avec les accords de Bretton Woods la valeur du dinar a été fixée suivant l'évolution d'un panier regroupant les 14 principales monnaies mondiales et à la suite du contre choc pétrolier du fait de la détérioration du solde de la balance des paiements. Entre 1986 et 1990, nous avons assisté à une dépréciation du cours par rapport au dollar américain, qui passe de 4,82 DZD à 12,191 DZD, soit pour le dollar une hausse locale de 153 %.avec une seconde dévaluation en 1991 de l'ordre de 22 % et le 10 avril 1994, une nouvelle dévaluation de 40,17 %, agréée par le FMI , dans le but de stabiliser les comptes extérieurs et d'enrayer la chute du dinar. Par la suite, la dérive à la baisse du dinar algérien s'est poursuivie et de 1986 à 2002, le cours du dinar a été déprécié de 1 558 %. Le taux de change officiel du dinar algérien a évolué comme suit : en 1970, 1 dollar équivalait à 4,94 dinars, en 1980, à 5,03 dinars 1 dollar ; en 1990 7,86 dinar un dollar ; en 1995 44,61 dinars ; en 2001, le taux était de 77,26 dinars pour 1 dollar et de 69,20 dinars pour 1 euro ; en 2005, le taux s'élevait à 73,36 dinars pour 1 dollar et à 91,32 dinars pour 1 euro ; en 2010, on observait un taux de 74,31 dinars pour 1 dollar et de 103,49 dinars pour 1 euro ; en 2015, 100,46 dinars pour 1 dollar et 111,44 dinars pour 1 euro ; en 2022, le taux officiel était de 140,24 dinars pour 1 dollar et de 139,30 dinars pour 1 euro ; le 15 septembre 2024 1 euro se cote à 147,2087 dinars et 1 dollar à 132,4177 dinars et du 15 décembre au 21 décembre 2024 le dollar est coté à l'achat 132,91 dinars un dollar, à la vente 139,60 dinars et l'euro 139,86 à l'achat et 146,92 à la vente.
Sur le marché parallèle de devises , durant l'année 2011, il avait atteint une moyenne de 135 dinars 1 euro, le 8 octobre 2022, la cotation est de 209 dinars 1 euro. Le 22 septembre 2022, l'euro s'échangeait à 227 dinars à l'achat et 229 dinars à la vente, le dollar américain à 210 dinars à l'achat et 212 dinars soit un écart entre l'officiel et le parallèle de près de 57%. Le 12 mars 2024, la monnaie continue sa dépréciation et un euro s'échange à 241,5 dinars vente au niveau du Square Port Saïd à Alger et un dollar à 223 dinars. Entre les 18/20 septembre 2024, l'euro s'échange à 146.79 dinars algériens à l'achat et à 146.82 dinars à la vente et le 24 septembre 2024 un nouveau record historique, pour 100 euros à l'achat , la cotation est de 24.900 dinars. Le 18 décembre, sur le marché parallèle, l'euro s'échange à 257 dinars à l'achat et 258 dinars à la vente et le dollar américain se stabilise autour de 242 dinars à l'achat et 245 dinars à la vente, une baisse très faible d'environ 0,99% et non pas un effondrement comme l'annonce avec euphorie une certaine presse, et ce après avoir franchi la barre de 260 dinars. Ainsi , l'écart avec le marché officiel de 30% vers les années 2000 à 40% 2010, .à 60% en 2020 et à plus de 80% en décembre 2024. La croissance de la sphère informelle est corroborée par plusieurs rapports de février 2024 de la Banque d'Algérie relatifs aux tendances monétaires et financières. Durant des 9 premiers mois de l'année 2023, où les montants d'argent qui circulent en dehors du circuit bancaire ont atteint 8026,19 milliards de dinars, soit au cours de 134 dinars un dollar, cours officiel de la banque d'Algérie, 59,89 milliards de dollars contre 55,17 milliards de dollars enregistrés à fin décembre 2022. Pour le rapport de novembre 2024, le montant de la sphère informelle représente environ 8 273 milliards de dinars sur un total de 24330 milliards de dinars en circulation, soit au même cours pour une comparaison correcte de 134 dinars un dollar , un montant de 61,73 milliards de dollars sur un total de 181,56 milliards de dollars soit 33,99% Cependant ce montant devrait être éclaté devant distinguer le montant détenu par certains ménages à titre de précaution, du montant détenu par les grosses fortunes à des fins de spéculation. Selon le rapport de la Banque d'Algérie, moins de 20 % des transactions financières dans le pays sont effectuées via des moyens électroniques, montrant qu'il reste un long chemin à parcourir pour la digitalisation des paiements. Le rapport montre que cette extension de la sphère informelle a d'une part un impact négatif sur les recettes fiscales, avec une perte d' environ un tiers de la TVA potentielle et une part importante de l'impôt sur le revenu et d'autre part contribue à la dépréciation continue du dinar sur le marché parallèle.
2.- Les six raisons de la faiblesse de la cotation officielle du dinar et de l'écart avec le marché parallèle
Le montant mis sur le marché provient des retraites versées à l'étranger mais en nette diminution du fait des décès, de touristes mais une modeste somme préférant convertir le plus grand montant leur sur le marché parallèle, mais le montant le plus important provient des surfacturations à travers les importations de biens et services (1200 milliards de dollars entre 2020/2023 et pour 10% donnerait 120 milliards de dollars et pour 15% de surfacturation donnerait 180 milliards de dollars soit une moyenne annuelle variant entre 5,20 et 7,80 milliards de dollars cette sphère, trouvant en face des acheteurs du fait du montant important en dinars au niveau de la sphère informelle. Il suffit de visiter les grandes places financières informelles du pays, de l'Est à l'Ouest , du centre au Sud pour constater que l'on peut lever des millions d'euros assistant à des transferts comme un vase communicant.
-premièrement, le niveau de la croissance économique et donc le niveau de production et de productivité
-deuxièmement, la demande de devises sur le marché parallèle est stimulée par les besoins des citoyens, que ce soit pour les voyages, les soins médicaux à l'étranger, ou le pèlerinage, en raison de l'allocation de devises très faible accordée par l'Etat (environ 100 euros). Cela est accentué par les pénuries amplifiant le commerce dit du « cabas » que l'on ne combat pas par des mesures administratives.
-troisièmement les agences de voyages qui, à défaut de bénéficier du droit au change, recourent, aux devises du marché noir étant importateurs de services. Majoritairement, elles exportent des devises au lieu d'en importer comme le voudrait la logique touristique
– quatrièmement, certaines grosses fortunes utilisent le marché parallèle pour le transfert de devises, puisque chaque Algérien et étranger a droit par voyage à 1000 euros non déclarés, certains utilisant leurs employés pour augmenter le montant
-cinquièmement, pour se prémunir contre l'inflation, et donc la détérioration du dinar algérien accentue la déthésaurisation des ménages qui mettent face à la détérioration de leur pouvoir d'achat, des montants importants sur le marché, alimentant l'inflation, plaçant leur capital-argent dans l'immobilier, achètent des biens durables à forte demande comme les pièces détachées, facilement stockables l'achat d'or ou de devises fortes
– sixièmement, l'anticipation d'une dévaluation rampante du dinar, a un effet négatif sur toutes les sphères économiques et sociales, dont le taux d'intérêt des banques qui devraient le relever de plusieurs points, s'ils veulent éviter comme par le passé, l'assainissement via la rente des hydrocarbures, s'ajustant aux taux d'inflation réel et toute baisse du taux d'intérêt inférieur au taux d'inflation afin de relancer l'investissement à valeur ajoutée devra être supporté par le trésor public
La compréhension de la distorsion entre le cours sur le marché officiel et sur le marché parallèle implique d' analyser le fondement de la sphère réelle et les maladies externes du corps du social reflétant des dysfonctionnements au sein de l'économie et ce pour tout pays qui est le chômage et surtout l'inflation facteur déterminant de la cotation d'une monnaie. La monnaie quelque soit la forme, reposant essentiellement sur la confiance, est le produit d'un rapport social reposant sur la confiance, ne crée pas richesses mais facilite les échanges, les tribus d'Australie selon les enquêtes du grand anthropologue Malinovski utilisaient les barres de sel, ayant évolué où près une très longue période où l'or et l'argent (ainsi que divers métaux) en ont été les supports privilégiés, la monnaie est aujourd'hui principalement dématérialisée : les espèces, ou monnaie ne constituent plus qu'une petite partie de la masse monétaire, les agents économiques détenant de la monnaie sous plusieurs formes fiduciaire, scripturale et électronique. avec le développement des outils informatiques on assiste à une numérisation de la monnaie, la carte de paiement ayant déplacé la banque sur le lieu de transaction, la monnaie électronique entraînant la suppression de l'organisme de contrôle lors de l'échange, le nombre de transactions dématérialisé ayant atteint 1300 milliards que les de dollars dans le monde en 2023 et il est prévu entre 2007/2030 que les nouvelles méthodes de paiement numériques à travers l'intelligence artificielle représenteront 30% du volume total tandis que les paiements numériques traditionnels chutent à 70% du volume total des transactions . En rappelant qu'au niveau de la sphère économique, l'informel en Algérie contrôle plus de 65% des segments des produits de première nécessité : marché des fruits et légumes, du poisson, de la viande rouge et blanche et à travers les importations le textile et le cuir. Les dernières mesures de novembre 2024 de la Banque d'Algérie de limiter à un transfert légal de 7200 euros par an n'a donc pas eu l'effet escompté pour personne du fait du déséquilibre entre l'offre et la demande. La finance islamique, a eu un impact mitigé pour l'instant en Algérie pour absorber et bancariser ces fonds, le volume des dépôts au niveau des banques étant passé de 546,69 milliards DA en 2022 pour atteindre 623,83 milliards DA à fin juin 2023, soit 4,65 milliards de dollars. Quant aux bureaux de change, autorisés depuis les lois privilégiées en 1995 et réactualisées en 2023, pour canaliser l'épargne informelle, ils ne sont pas encore opérationnels. Le montant en croissance de la sphère informelle alimente l'économie informelle où selon ce rapport, moins de 20 % des transactions financières dans le pays sont effectuées via des moyens électroniques, montrant qu'il reste un long chemin à parcourir pour la digitalisation des paiements.
Abderrahmane Mebtoul
Professeur des Universités
Expert international


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