Les grands argentiers du G20, qui rassemble pays avancés et émergents, se réunissaient, samedi, à Sao Paulo (Brésil) pour préparer le prochain sommet de Washington, alors que le président élu américain, Barack Obama, a confirmé son intention de relancer l'économie de son pays. A Washington, une porte-parole de Barack Obama a précisé que le président élu ne participerait pas au sommet de Washington, le 15 novembre, lors duquel les Européens entendent faire pression sur les Etats-Unis pour qu'ils acceptent plus de régulation financière. Le président Brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, ouvrira samedi à 13h30 GMT les séances officielles qui réuniront ministres des finances et gouverneurs des banques centrales des pays du G20, ainsi que les dirigeants de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque Centrale européenne. Les participants diffuseront un communiqué final, dimanche. Présidé par le Brésil, le G20 concentre 85% du PIB de la planète et les deux-tiers de sa population. Il rassemble les sept pays aux économies les plus avancées (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) plus les principaux pays émergents (Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique, Russie et Turquie). La réunion devait être, entièrement, consacrée à la préparation du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G20 à Washington, convoqué d'urgence par le président américain, George W. Bush, sous la pression des Européens, en pleine tempête financière. Lors de discussions, vendredi à Sao Paulo, le groupe dit des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) est parvenu «à la conclusion qu'il devait y avoir une réorganisation du système financier mondial», a déclaré le ministre brésilien de l'Economie, Guido Mantega. Spécifiquement, le système mis en place par les accords de Bretton Woods, en 1944, est dépassé et a besoin de prendre en compte le poids économique des pays émergents, a-t-il dit. Toute la planète pâtira de la récession provoquée par la crise financière née aux Etats-Unis : la croissance mondiale se réduira à un maigre 2,2% en 2009, contre 3,7% en 2008, selon le FMI. Les dirigeants européens, réunis en sommet, vendredi à Bruxelles, ont mis la pression sur les Etats-Unis en demandant des résultats dès début 2009, juste après l'entrée en fonction de Barack Obama. «Nous demandons à être écoutés et entendus et vite», a déclaré le président français, Nicolas Sarkozy, qui préside l'Union européenne. «Je ne viens pas participer à un sommet de mondanités, les Européens ne se contenteront pas de quelques principes vagues». Il a assuré que l'Europe avait «une position commune assez détaillée», en vue du sommet, et que ses dirigeants étaient «tous d'accord sur la nécessité, absolue, d'une coordination des politiques économiques» pour faire face à la crise. L'Espagne, huitième économie mondiale, participera au sommet de Washington, la France ayant décidé de lui céder l'un des deux sièges dont elle dispose en tant que présidente en exercice de l'UE. Signe de leur détermination, les dirigeants Européens ont proposé la tenue d'un nouveau sommet mondial «100 jours» après celui de Washington, soit une fois Barack Obama entré en fonction. Barack Obama a émis, lui, l'espoir, vendredi à Chicago (nord), que le Congrès adopte, au plus vite, un plan de relance, lors de sa toute première conférence de presse depuis son élection, mardi. Si tel ne devait pas être le cas, il a annoncé que «la première mesure» qu'il prendrait, en tant que président, serait de mettre en place un tel plan. «Nous avons besoin d'un plan de sauvetage pour la classe moyenne», a-t-il dit. «Une autre urgence est l'extension de l'assurance-chômage, pour les travailleurs qui ne peuvent trouver d'emploi avec cette économie affaiblie». Il s'est dit prêt à aider le secteur automobile, «colonne vertébrale de l'industrie américaine», à «s'adapter» à la chute de la demande, alors que les géants de Détroit, Général Motors et Ford, sont menacés de faillite l'an prochain. Les ventes automobiles aux Etats-Unis ont plongé de près de 32% en octobre. GM, le numéro un, a reconnu, vendredi, qu'il risquait de se retrouver, dès le début 2009, avec un niveau de liquidités ne lui permettant plus de poursuivre normalement son activité. La Bourse de New York a rebondi, vendredi, après deux séances de chute, le Dow Jones gagnant 2,85% et le Nasdaq 2,41% à la clôture.