Tout porte à croire que l'ère de l'après-pétrole en Algérie commence déjà à refaire surface, vu les crises financières et alimentaires qui risquent de pousser le monde vers la famine dont les risques peuvent d'une manière ou d'une autre se répercuter sur l'Algérie. C'est d'ailleurs, ce qu'envisage de faire la société émiratie appartenant à un expert algérien en bio-technologie via l'installation dans le sud algérien d'un centre de production de bio-carburant appelé «Nakhoil». Cet investisseur veut exploiter les espaces non fertiles pour planter des palmiers dattiers afin de produire des biocarburants à partir des dattes de mauvaise qualité. Ainsi, le président général de la société Oasis LTD, Brahim Zitouni, lors de son passage hier au forum d'El-Moudjahid, a assuré qu'à travers son projet qui sera lancé probablement en 2009, et ce, après que le ministère des Finances ait donné son accord, permettra la transformation d'environ 55 000 tonnes de dattes en carburant chaque année. M. Zitouni a annoncé que les 5 hectares destinés à ce projet ont été d'ores et déjà désignés pour la mise en œuvre du projet, et ce, dans la wilaya de Biskra. Nécessitant un investissement de l'ordre de 30 millions d'euros, ce projet est destiné à promouvoir en Algérie les énergies alternatives à travers la filière phoenicicole. Toujours selon l'intervenant, qui dirige la société Organisation de l'agriculture dans le Sahara par l'intégration et la substitution OASIS, dont le siège est à Dubai, ce projet, qualifié de modèle économique qui vise à l'extension des palmiers, a pour objectif principal d'assurer notamment la sécurité alimentaire. Ledit projet ne rapportera pas des effets positifs que pour le secteur alimentaire, bien au contraire, celui de l'environnement pourrait aussi en tirer profit. Dans ce sillage, l'invité du forum a expliqué qu'en mettant une petite quantité de bioéthanol dans le carburant, l'environnement sera moins pollué. «Au Brésil, on incorpore 50% de bioéthanol dans le carburant, alors qu'en Algérie, on espère lui introduire 10% dans une vingtaine d'années»,a-t-il souligné. Continuant sur sa lancée, le président d'Oasis Ltd a appelé à la modernisation des raffineries qui constituent un danger mortel pour la santé publique, et qui fonctionnent toujours avec des vieilles technologies, tandis que dans d'autres pays, elles ont déjà bénéficié des technologies nouvelles. Il est important de rappeler que la reproduction in vitro peut permettre d'obtenir, à partir d'un seul palmier dattier, jusqu'à un million de palmiers similaires grâce à la bio-technologie. Quant à la production du «bio éthanol arabe» à base de dattes, il a indiqué que l'unité de transformation prévoit l'exploitation du surplus de la production nationale de dattes, estimé à quelque 150 000 tonnes par an, en précisant qu'il s'agira des variétés de dattes de «mauvaise qualité».