Le congrès du comité national des boulangers, l'aile que préside Salah Souilah, tenu hier à l'hôtel El-Safir à Alger, a été une opportunité en or pour les exerçants de ce métier d'exprimer leur ras-le-bol devant la situation critique dans laquelle se débattent ces derniers. Asphyxiés par les charges, à savoir électricité, eau, impôts, et aussi l'anarchie qui règne dans ce secteur sensible, les représentants des boulangers venus des 30 wilayas du pays, il n'est pas question d'augmenter les prix du pain comme elle était la revendication de l'aile Maâmar Hentour secrétaire général par intérim de la Fédération nationale des boulangers. Les quasi-totalités des boulangers intervenantes à cette rencontre sont unanimes quant à l'existence d'une manière dangereuse du commerce informel du pain. Vendu par-ci, par-là, le pain est devenu un élément de décor pour les trottoirs, sans que les services de contrôle du ministère du commerce y prêtent la moindre attention. Cela dit, cette raison est loin d'être l'unique problème qui contraint ces milliers d'artisans à mettre définitivement la clé sous le paillasson, mais aussi la situation lamentable des boulangeries, les prix des produits de base qui ne cesse d'augmenter. Avec la participation d'un représentant du ministère du Commerce, celui de la PME et une représentante de la Fédération nationale du registre du commerce, Salah Souilah, ex-secrétaire général de l'UGCAA, n'a pas manqué cette occasion pour fustiger Maâmar Hentour. La guerre de leadership au sein de cette organisation est loin de connaître son épilogue. Maâmar Hentour comme Salah Souilah se renvoient la balle. Chacun d'entre eux essaie d'expliquer à l'opinion publique et aux boulangers présents qu'ils sont les véritables représentants de ces derniers. Ainsi, au moment même où les boulangers venus des quatre coins du pays se plaignent de la précarité du métier, la menace de fermer leurs commerces, l'ex- secrétaire général de l'UGCAA n'a pas cessé, tout au long de son discours d'ouverture, de faire passer son message de «tout va bien» en signalant que l'Etat a déployé des efforts considérables pour mettre de l'ordre dans le secteur. De son côté, le directeur général de la régulation de l'organisation des activités au ministère du Commerce, M. Yahiaoui, a réfuté catégoriquement le chiffre avancé par Maâmar Hentour concernant la fermeture de 5000 boulangeries à l'échelle nationale. «Uniquement 2 500 boulangeries ont baissé rideau». Dans le même registre, il a recensé 20 000 boulangeries et pâtisseries à travers le territoire national, 12 000 uniquement pour la fabrication du pain. Cela dit, en dépit de la demande d'enregistrement de 1 100 boulangeries durant l'année 2008. Continuant dans le registre de la subvention de produits de première nécessité, le représentant du ministère du Commerce a expliqué que l'Etat a octroyé une enveloppe de 180 milliards de DA pour la subvention du pain et du lait. A la fin du congrès, le conseil national a élu M. Youssef Kalafat président de la Fédération nationale des boulangers.