, Le directeur de l'IDRH (Institut de développement des ressources humaines), Mohamed Bahloul, est longuement intervenu sur le système éducatif et sa nécessaire réforme, dans un entretien accordé, à partir d'Oran, à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. Il estime que le système éducatif doit se structurer sur la base de la demande. C'est ce qu'il appelle l'approche par la demande à la différence de l'approche par l'offre. Dans l'approche par la demande, explique-t-il, le système éducatif est à l'écoute du marché, du système économique et répond à sa demande. Il faut, dit-il, changer de cap. Pour ajuster l'offre à la demande, ajoute-t-il, il faut des systèmes d'incitations. M. Bahloul pose également le problème des formes de financement du système éducatif. Il y a le financement par le budget de l'Etat, il suggère que ce financement vienne aussi du marché. S'agissant de l'utilisation des ressources financières mises dans le système éducatif, il constate qu'elles vont plus au fonctionnement et au développement des capacités que vers le développement des activités pédagogiques. Il souligne que les pays qui réussiront leur sortie de crise le feront par le capital humain. La question, fait-il remarquer, est de savoir comment produire des diplômés avec des compétences et valoriser ces mêmes compétences. M. Bahloul considère que pour valoriser, développer et garder les compétences, il faut travailler à fonder la firme, à créer des entreprises. Pour garder nos compétences face aux marchés captifs, il estime qu'il faut accorder la reconnaissance des libertés aux compétences. Car, explique-t-il, la valorisation des compétences se fait par les salaires mais également par la reconnaissance des droits à travers un modèle institutionnel. Comme les affaires, dit-il, la compétence a besoin d'un climat pour se réaliser. Il note qu'il y a un blocage de la circulation des élites et marginalisation des compétences. Il faut, dit-il, mettre en place une société de libertés. Il y a, dans le monde des modèles d'inspiration, fait-il observer, en citant la Corée du Sud, l'Inde, le Brésil, la Chine, la Norvège et le Danemark. L'Algérie a assez de compétences et d'imagination pour aller vers un modèle prometteur, conclut-il.