C'est du moins ce qui ressort du débat organisé, hier à Alger, par Mme Christina Wittek, directrice de département énergies renouvelables au ministère fédéral allemand de l'Economie et de la Technologie. Selon Mme Wittek, Desertec qui n'est encore qu'une idée est une initiative privée, c'est-à-dire que «c'est aux entreprises allemandes de se décider pour conclure des partenariats avec leurs homologues étrangers». Autrement dit, «le gouvernement allemand n'est pas le propriétaire de cette initiative», a-t-elle précisé pour illustrer les difficultés financières que peut rencontrer ce projet de 400 milliards d'euros. Aussi, poursuit-elle, le lancement de ce projet est confronté à d'autres d'obstacles notamment juridiques. Or, la concrétisation de l'objectif phare de ce projet, visant l'installation de 65 000 m2 de panneaux solaires dans le Sahara pour couvrir 15% des besoins européens en électricité à l'horizon 2050, n'est réalisable qu'avec la mise en place d'un cadre juridique entre l'Algérie et l'Europe qui seront reliées par un câble sous-marin. Elle a fait, aussi, allusion au manque de concertation entre les parties prenantes du projet Desertec. Preuve à l'appui, Mme Wittek a indiqué que «que beaucoup de rencontres sont organisées pour définir une stratégie commune entre les parties prenantes». Il faut souligner que l'Algérie n'a toujours pas donné son accord pour une participation au projet «Desertec Industrial Initiative». Le Maroc, la Tunisie, la Libye et l'Egypte sont en course pour attirer chez eux un des trois projets pilotes de Desertec d'une capacité de un gigawatt chacun. Chakib Khelil, connu pourtant pour son attachement au développement des énergies renouvelables, avait, récemment, précisé que «Desertec est une association de sociétés qui n'a pas fait de propositions concrètes d'investissement. Il s'agit d'idées qui se discutent». Selon lui, l'Algérie pourrait accepter les projets mais avec des conditions. «Nous ne voulons pas que les étrangers viennent installer leurs centrales chez nous et nous demandent d'acheter de l'électricité avec leurs prix», a-t-il noté. Et d'ajouter : «Les conditions sont tout d'abord qu'il y ait le partenariat entre les sociétés algériennes et étrangères et qu'il y ait un transfert de technologie concernant l'engineering, les équipements, les matériels et la construction. Si ces conditions ne sont pas remplies, on n'est pas intéressés.» Rappelant le projet fixé par l'Algérie de produire 5% de son électricité à partir de l'énergie renouvelable, à l'horizon 2015, Andreas Hergenrother, directeur général de la Chambre de commerce a indiqué, hier, lors d'un séminaire sur «le partenariat algéro-allemand dans le domaine des énergies renouvelables» que ce partenariat«est limité aux transferts de technologie et à la formation».