Lors de cette interview exclusive, le président de l'Autorité palestinienne a déclaré qu'il avait été proche d'un accord global avec l'ancien sioniste Ehoud Olmert, qui allait plus loin que tout ce qu'avait négocié Yasser Arafat sous la présidence de Bill Clinton. Parlant à Londres après avoir rencontré Gordon Brown et le secrétaire aux affaires étrangères David Miliband, Abbas a dit qu'il ne savait pas pourquoi les Américains avaient reculé sur leur demande d'un gel complet et qu'il consulterait les alliés arabes (???) avant de répondre à l'appel à des discussions informelles de l'envoyé américain pour le Moyen-Orient, George Mitchell. Abbas en transe ? Il est sous pression, à la fois de son rival islamiste, le Hamas, et à l'intérieur de son propre mouvement, le Fatah, sur les concessions aux Etats-Unis et au régime sioniste et sur l'incapacité apparente de sa direction à fournir des progrès tangibles vers les objectifs nationaux palestiniens de fin de l'occupation sioniste, de souveraineté et de retour des réfugiés Palestiniens. «Il n'y aura pas de retour à la lutte armée», avait-il ajouté. «Ceci détruirait notre territoire et notre pays.». Le Hamas lui-même, a-t-il argumenté, «ne résiste pas» — une référence au cessez-le-feu effectif de l'organisation depuis janvier de l'an dernier — «et maintenant, il parle de paix et de trêve avec Israël». De quel côté êtes-vous, monsieur le Président ? Quelle lutte armée ! Pour pouvoir le dire, il faut d'abord qu'il y ait deux armées en confrontation. Or, le Hamas ne fait que résister avec ses roquettes artisanales, au moment où le régime sioniste considère Ghaza comme un labo où toutes les nouvelles armes doivent être expérimentées. Discours biaisé ? On a tous le droit de se tromper, mais pas celui de tromper ! Avec ou sans le Hamas, le régime sioniste est déterminé à exterminer les Palestiniens… Alors, pourquoi cette fuite vers des horizons qui ne bénéficient qu'aux sionistes et à leurs hordes de colons hideux ? Enfin, le bouquet final que le prestidigitateur nous sort de son chapeau ! Abbas a aussi défendu la décision de l'Egypte de construire un mur souterrain pour empêcher les tunnels de «contrebande» sous la frontière sud de la bande de Ghaza soumise au blocus. «Je soutiens le mur égyptien», a-t-il dit Abbas. Déclaration qu'on ne pourrait jamais assez commenter, tant elle se caractérise par une complicité criante avec les sionistes et les Egyptiens pour étouffer les habitants de Ghaza. Toutefois, par euphémisme et pour mieux atténuer ses propos, Abbas qui semble noyé jusqu'au cou dans cette collaboration, revient à la charge en précisant : «Les fournitures légitimes devraient être amenées par les points de passage légaux.» Alors, mon gars, tu peux toujours attendre… (suite et fin)