Aucune enquête sérieuse n'a été entreprise pour déterminer les raisons de la flambée des prix de la viande durant cette période. Des prix qui alimentent les discussion de salon, permettant aux «fabricants de solutions magiques» de proposer des solutions à ce problème. Ils avancent avec certitude que ce sont les éleveurs qui font flamber les prix des viandes ovine et bovine. La solution magique c'est de ne plus soutenir le prix de l'orge, l'aliment principal du bétail. En ajoutant qu'il ne faut plus appliquer de restrictions vis-à-vis des importateurs de viandes congelées. Donc, libérer le marché de la viande comme s'il ne l'est pas déjà, débridé et sauvage. Pour eux, ce sont les éleveurs qui ont fait flamber les prix de la viande durant le mois de Ramadhan. Ce ne sont pas leurs copains, les spéculateurs, qui ont raflé près de deux millions de têtes à la veille du mois sacré, en faisant semblant de dénoncer les prix qu'ils ont eux-mêmes appliqués. Ils sont même arrivés à convaincre un très haut responsable du gouvernement qui a dénoncé dans un discours les éleveurs d'une ville de la région centre du pays, faisant allusion à Djelfa, leur faisant porter tous les maux que ses «copains» ont créés. Qu'a dit un éleveur lors d'une réunion à Alger ? La sécheresse ne peut pas être ressentie dans les salons cossus du littoral. La pluie est dénoncée et est la mal venue dans ces salons fréquentés par des gens particuliers. Ils sont, en revanche, au courant des évolutions météorologiques des régions de l'Amérique latine, de l'Europe, de l'Asie et des les avec lesquelles ils commercent. Ils ne ressentent pas la douleur de l'éleveur qui perd plus de 50% de son cheptel à cause des fluctuations de la météo. Mais ils sont vite mis au courant des fluctuations des souks à bestiaux. Ils ne s'intéressent au marché des ovins que parce qu'ils importent de la viande congelée. Leur seule manière d'agir sur les souks à bestiaux c'était la spéculation sur le prix de l'orge. La bonne pluviométrie de 2009 leur a coupé l'herbe sous les pieds. Mais ils ne sont pas tombés, voilà qu'ils reviennent à la charge avec un discours qui consiste à proposer à ce que l'Etat ne soutienne plus l'orge du moment que la viande reste chère et inaccessible. Actuellement, la différence des prix entre les régions productrices et le reste du pays est telle qu'elle devient difficilement compréhensible. A Aïn Oussara, il ne faut pas plus de 540 DA pour acheter un kilogramme de viande d'agneau. Par contre, dès que vous arrivez à Alger, il vous faut 240 DA de plus soit 800 DA au bas mot . Une décision vient d'être prise celle d'ouvrir près des grands souks à bestiaux des antennes de Latraco. A Hassi Bahbah, le plus important souk à bestiaux d'Algérie, ils se réjouissent déjà et ils se disent qu'ils ne seront plus à la merci des maquignons aux cols blancs.