Ces deux ouvrages assureront l'alimentation en eau potable de l'ensemble des localités de la wilaya de Jijel et de nombreuses zones des wilayas limitrophes, de même qu'ils permettront l'irrigation de vastes superficies agricoles du littoral Est. Le barrage de Kissir, réalisé au niveau de l'oued éponyme en 30 mois par une entreprise serbe, dispose d'une capacité de retenue de 68 millions de mètres cubes pour un volume annuel régularisé de 48 millions de mètres cubes, tandis que la capacité de celui de Boussiaba, construit par un groupement d'entreprises luso-brésilien en 34 mois, atteint les 120 millions de mètres cubes. Ce dernier ouvrage donnera lieu au transfert annuel d'un volume de 80 millions de mètres cubes, dont 11 millions de mètres cubes destinés à l'AEP de toute la population de la zone d'El Milia et 96 millions de mètres cubes destinés à être transférés vers le barrage géant de Béni Haroun (Mila). Sur site, M. Sellal a évoqué, dans ce contexte, la «finalisation d'un projet de réserves régionales, en cas d'années difficiles en matière de ressources hydriques, matérialisé par les grands barrages de Beni Haroun, pour l'Est du pays, de Koudiat Asserdoun pour le centre et de Oued Gargar pour l'ouest algérien». Non loin de Kissir, le ministre a inspecté le chantier de réalisation d'une station de traitement attenante au barrage, où il a exigé de l'entreprise étrangère en charge de sa construction «d'activer la cadence des travaux» de manière à permettre, dès le mois de juillet prochain, aux populations de la commune d'El Aouana, de bénéficier de l'eau potable. Dans la commune de Djimla, Abdelmalek Sellal a présidé au lancement des travaux de construction du barrage de Tabellout (180 millions de mètres cubes) et de son système de transfert vers les Hauts-Plateaux sétifiens, confié à une entreprise turque. Le ministre des Ressources en eau s'est ensuite rendu à Irdjane (El Ancer) où il a visité le site d'un futur barrage devant être lancé en travaux en 2011. Cet ouvrage d'une capacité de 62 millions de mètres cubes aura, selon les explications fournies in situ, la particularité de se remplir deux fois par an en raison d'une forte pluviométrie, dans cette zone, et de la présence d'un bassin versant d'une importante superficie. Après s'être enquis, à Jijel, du fonctionnement d'une station d'épuration des eaux usées, réalisée par un groupement algéro-autrichien, M. Sellal a procédé à la mise en service d'une station de pompage au lieudit Chréa, dans la commune de Ziama Mansouriah, destinée à l'AEP d'une population de 3 000 habitants à raison de 10 litres par seconde. «L'Algérie a réalisé des avancées considérables grâce à la réalisation de pas moins de 56 barrages dont les plus récents ont été dernièrement mis en service dans les wilayas d'El Tarf et de Tebessa, permettant au pays d'augmenter de manière significative les réserves en eau du pays», a rappelé le ministre, soulignant les efforts de l'Etat pour les secteurs stratégiques. S'agissant des stations de dessalement d'eau de mer, M. Sellal a fait part de la politique du Gouvernement destinée à régler les problèmes sur le long terme, pour parer aux années difficiles et faire face aux répercussions des changements climatiques. M. Abdelmalek Sellal a par ailleurs évoqué au cours de sa visite à Jijel, la problématique de lagestion des réseaux d'eau potable et d'assainissement et les expériences tentées, dans le cadre de contrats de partenariat, avec des entreprises spécialisées étrangères, dans plusieurs grandes villes. Le ministre a souligné, à ce propos, que les autorités algériennes se montreront «rigoureuses et exigeantes» en matière d'objectifs et de qualité des prestations.