Désormais, les ressortissants algériens et ceux des 13 autres pays inclus dans la liste noire américaine ne subiront plus de fouilles corporelles «spéciales» et surtout humiliantes et seront, ainsi, traités comme tous les voyageurs américains et européens. Seules les personnes suspectes seront soumises au contrôle renforcé sans prendre en considération leur pays d'origine ni leur provenance. Selon nos sources, le système de fouille exceptionnelle sera remplacé, ces jours-ci, par un nouveau dispositif sécuritaire applicable pour tous les visiteurs des Etats-Unis, et ce, sans exception. Dans le cas où la personne est suspecte, elle subira, précise-t-on, des fouilles supplémentaires dont le scanner qui met à nu les voyageurs et autres appareils. Selon l'administration américaine, les personnes suspectes doivent toutes passer par ces appareils sans que les services de sécurité ne prennent en compte leur nationalité, leur origine ou leur religion. «Les services en charge de la sécurité au niveau des aéroports s'intéresseront, par contre, aux renseignements sécuritaires par lesquels ils évalueront le degré de la menace constituée par ces personnes sur le sol américain, suite à l'identification de tous les visiteurs», explique-t-on. Pour les pays qui figuraient sur la liste noire, à savoir Cuba et 13 pays musulmans, les Etats-Unis d'Amérique sont libres de renforcer leurs dispositifs de sécurité interne contre toutes les menaces mais cela sans toucher à la dignité des pays en limitant la liste des visiteurs à quelques nationalités auxquelles est collée l'étiquette du terrorisme. Donc, la décision d'annulation de la liste discriminatoire et la généralisation de la fouille supplémentaire pour toutes les personnes suspectes «même celles de nationalité américaine» ne pourront qu'atténuer la réprobation des pays concernés qui ont exprimé, faut-il le noter, plusieurs formes de mécontentement suivi d'actes de pression dont la plus ressentie a été exercée par l'Algérie en appliquant le principe de la réciprocité. Ainsi, l'administration Obama a choisi d'annuler ses mesures provocatrices le même jour où le principe de réciprocité devrait entrer en vigueur à l'égard des ressortissants américains et français suite au maintien de l'Algérie sur la fameuse liste noire. Si Paris n'a opté que pour un allègement, la semaine dernière, dans la procédure de délivrance des visas pour les Algériens, et ce, pour calmer le jeu, Washington a décidé carrément d'annuler son dispositif afin de préserver ses intérêts et de préserver ses relations avec l'Algérie. Selon l'ambassadeur d'Algérie à Washington, Abdellah Baâli, la décision de l'annulation de la fameuse liste est intervenue suite aux instructions du président Obama données à ses services de sécurité pour revoir les nouvelles mesures de sécurité prises au lendemain de la tentative d'attentat terroriste contre l'avion de la compagnie américaine Northwest impliquant un Nigérian. L'administration Obama a, donc, compris que l'Algérie ne se laissera jamais faire et n'acceptera en aucun cas la discrimination exercée contre les Algériens, d'où la décision d'appliquer le principe de réciprocité. Pour rappel, les chiffres avancés par l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique à Alger indiquent près de 2 000 ressortissants américains établis en Algérie de façon permanente et entre 300 et 400 autres qui visitent annuellement le pays, notamment durant la saison hivernale. Pour ce qui est des Algériens installés aux Etats-Unis d'Amérique, des sources avancent le chiffre de 25 000 personnes dont un tiers exerce une activité professionnelle stable, 2 000 docteurs d'Etat et 1 000 autres ayant le statut de professeurs agrégés. L'analyse faite de ces chiffres démontre que la présence des Américains et des sociétés étrangères en Algérie est un indice de sécurité qui ne peut être remis en cause et que la présence des Algériens aux Etats-Unis ne peut être considérée comme étant une source d'insécurité dans la mesure qu'ils génèrent des plus-values économiques, scientifiques et financières.