Les conditions de vie au niveau du chef-lieu de la commune de Relizane se dégradent chaque jour davantage. Les villages sont enclavés depuis des années. Le problème de l'alimentation en eau potable se pose avec acuité. En un mot, la commune de Relizane se débat dans de nombreuses difficultés. Malgré le lancement de quelques projets çà et là, à l'image de la bibliothèque communale, cette localité est loin de rattraper le retard accusé. S'il l'on tient compte de l'historique de la région, la localité d'El Matmar, connu sous le nom de Klanchan, nom d'un colon français, est parmi les plus anciennes villes. Les Français arrivèrent dans la région en 1900 et érigèrent quelques bâtisses dont quelques-unes existent toujours. La population a opposé une résistance farouche au colonialisme durant la guerre de Libération. D'ailleurs, elle comptabilise un nombre important de martyrs qui dépasse, selon des statistiques, plus de 25 qui sont enterrés dans le cimetière du village. Mais l'histoire qui donne froid au dos est celle des martyrs de Guerboussa. Ceux-ci ont été ensevelis dans leur grotte par l'armée française durant la Révolution. El Matmar compte plus de 20 000 habitants répartis à travers une dizaine de villages et hameaux. El Merdja est le village le plus distant du chef-lieu de la commune. «Nous sommes les oubliés de toute la localité», nous dira un villageois. «Nous ne disposons de rien hormis une école primaire», ajoute notre interlocuteur. Par ailleurs, des villages sont entièrement enclavés depuis des années et rien n'a été fait pour les sortir de l'abîme. C'est le cas du village Boukerouasse qui n'a bénéficié d'aucun projet de développement. Outre cela, le village Bouhamou, situé sur la RN 4, est confronté à une multitude de carences, parmi lesquelles on peut citer la fermeture de la salle de soins depuis plus de 16 ans. Cette fermeture aurait été motivée par la dégradation de la situation sécuritaire dans la région. «Ce centre de soins avait été la cible d'attaques terroristes durant les années de braise», nous dira un habitant dudit village. Les axes routiers menant à ce village sont totalement délabrés, notamment celui qui traverse le village El Mardja. Après avoir alerté les autorités locales quant à la dégradation des routes, les villageois ont bloqué, à maintes reprises, la circulation routière au niveau du chemin de wilaya pour exprimer leur malvie et leur ras-le-bol. Le problème de l'alimentation en eau potable se pose avec acuité dans cette commune, notamment dans les zones rurales. Il existe deux chaînes de distribution d'eau potable depuis lesquelles la localité est alimentée. Celle connue sous l'appellation d'Aïn Rahma, qui alimente depuis des années trois localités, connaît des perturbations fréquentes, notamment en été. Elle est longue d'environ 20 kilomètres et traverse un parcours à reliefs montagneux. Les piquages illicites du réseau d'AEP sont légion. Ouled el Hadj et Attba sont les deux villages alimentés depuis cette dernière. Ici, pour les habitants, l'arrivée de la saison estivale est synonyme de cauchemar. L'étude d'un projet devant alimenter le village de Attba depuis le réseau de Aïn Rahma avait été lancée depuis plus d'une année, mais les villageois n'ont jusqu'à présent rien vu venir. Enfin, le chef-lieu de la commune se dégrade de plus en plus notamment au niveau des différents quartiers de la ville. Et pour rendre à la ville sa beauté d'antan, l'APC a lancé récemment des travaux de réaménagement urbain touchant les axes principaux de la ville, à l'image des boulevards de la nouvelle ville Adda Benada.