Le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, effectuera demain une visite officielle en Algérie, à l'invitation de son homologue algérien, Mourad Medelci. Une visite annoncée pour rappel lors du déplacement de la secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères italienne, Mme Stefania Craxi, en mai dernier. Cette visite s'inscrit dans le cadre de «la poursuite du dialogue et de l'intensification de la concertation prévues par le Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération unissant les deux pays», selon le communiqué émis, hier, par le département de Mourad Medelci. Il sera question lors de ces entretiens de «procéder à un examen exhaustif de l'état des relations bilatérales» ainsi que l'échange de points de vue «sur un certain nombre de questions d'actualité régionale et internationale», précise le communiqué. Mme Craxi en visite à Alger, en mai dernier a soutenu avec M. Messahel, ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, dans une conférence de presse que «le partenariat stratégique dicte les voies sur lesquelles se construisent et se consolident les relations entre les deux pays». Une réaffirmation de ce qui a été porté dans la déclaration finale sanctionnant le premier sommet algéro-italien qui s'est tenu en Sardaigne, en novembre 2007. A ce propos, les rencontres entre le ministre italien avec les responsables algériens, dont celle prévue avec son homologue Mourad Medelci, permettront d'établir l'ordre du jour du deuxième sommet algéro-italien prévu en décembre à Alger. Il s'agit des questions liées à l'intensification de la coopération économique, notamment dans le secteur de la PME, «le modèle italien de développement du secteur de la PME est, en effet, un cas singulier dans le monde, puisqu'il contribue à 65% de la richesse du pays», avait soutenu Mme Craxi à Alger, en ajoutant que «le réseau algérien de la PME devrait tirer profit de l'expérience italienne dans le cadre de la consolidation de la coopération économique entre Rome et Alger». La secrétaire d'Etat italienne aux Affaires étrangères, qui a eu à saluer l'intérêt que porte l'Algérie au secteur de la PME-PMI, a exprimé «la volonté des PME italiennes à renforcer davantage leur présence sur le marché algérien». Cela sera certainement au centre des discussions que M. Frattini aura avec les responsables algériens en vue de dégager les voies à même de traduire l'intérêt partagé entre les deux pays s'agissant du secteur de la PME. S'ajouteront d'autres domaines, dont le secteur de l'agroalimentaire, les services, la mécanique et l'industrie pharmaceutique. M. Messahel avait soutenu en mai, lors de la conférence de presse, que les relations bilatérales entre Alger et Rome «n'enregistrent aucun contentieux». Pour sa part, Mme Stefania Craxi avait déclaré à propos des 16 000 Algériens installés en Italie dans le cadre d'une immigration régulée et conforme aux lois qu'ils «sont intégrés sans aucune contrainte», en ne manquant pas de préciser que son pays «a de la considération pour ses immigrés qui contribuent grandement à l'activité économique du pays». Ce qui aura sans nul doute des retombées sur la pérennité de la bonne gestion des flux migratoire régulés, et la consolider et le renforcement de la libre circulation des personnes à même de constituer une dynamique dans les relations bilatérales. S'agissant des questions liées à la sécurité, dont la menace terroriste, il en sera certainement question au cours de la visite de M. Frattini. Il est à rappeler que Mme Craxi, tout en soutenant qu'Alger occupe une place «de leadership» dans la région, avait souligné que «son pays apprécie qu'Alger joue un rôle de premier plan dans la région du Sahel. Elle avait indiqué que Rome considère que ce rôle doit être assumé et assuré en premier lieu par les pays concernés». Aussi, il avait été question dans les propos tenus par Mme Craxi de la nécessité «du respect de la résolution 1 904 du Conseil de sécurité qualifiant de crime le paiement de rançons».