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Une grande figure de la littérature anglaise (II)
Charlotte Brontë (1816-1855)
Publié dans La Nouvelle République le 15 - 07 - 2010

Charlotte Brontë n'avait pas encore atteint sa trentième année, quand elle découvre, en 1845, par hasard, des textes de sa sœur Emily.
Enrichissante collaboration littéraire avec ses sœurs
Eblouie par leur qualité, elle propose à ses sœurs de publier un volume collectif qui paraîtra sous le titre Poems by Currer, Ellis and Acton Bell (1846). Les trois sœurs se mettent alors à des romans. Ceux d'Anne et Emily, Agnes Grey et les Hauts de Hurlevent (Wuthering Heights) sont acceptés par un éditeur, mais non le récit de Charlotte, The Professor. En revanche, son second roman, Jane Eyre, publié en 1847 sous le pseudonyme de Currer Bell, fait sensation. Héritier de la tradition du roman gothique, ce récit à la première personne scandalise certains par l'affirmation de soi et la détermination de l'héroïne — on est en pleine époque victorienne —mais son style somptueux, à la fois passionné et parfaitement maîtrisé, en fera un immense best-seller. Elle entame alors un troisième roman, Shirley.
Entre-temps, son frère Branwell est devenu alcoolique et opiomane, addictions qu'une déception amoureuse ne fait qu'aggraver, et meurt de tuberculose en septembre 1848. Emily décède aussi quelques semaines plus tard, en décembre de la même année, après avoir pris froid et refusé de se soigner. Moins rétive aux soins, Anne ne tardera pourtant pas à mourir de la même maladie en mai 1849.
Commence alors une période de calvaire pour Charlotte. Elle termine tant bien que mal Shirley tout en luttant contre une dépression atroce. Ses horizons s'élargissent néanmoins à présent qu'elle n'est plus tenue de respecter l'anonymat qu'elle avait juré à Emily. Soutenue par son éditeur George Smith, elle fait la connaissance du Tout-Londres littéraire et noue de solides amitiés avec ses pairs, notamment sa future biographe Elizabeth Gaskell.
Shirley a souffert des conditions dans lesquelles il a été écrit. Les deux héroïnes se transforment en portraits idéalisés des sœurs de Charlotte, et le récit ne cesse de vaciller entre le réalisme social et un romantisme aussi échevelé mais beaucoup moins convaincant que celui de Jane Eyre. Charlotte retrouve une veine plus conforme à son talent avec Villette, publié en 1853, fondé sur ses expériences bruxelloises et considéré par certains comme son chef-d'œuvre.
Mariage de Charlotte Brontë, puis sa mort
C'est vers cette époque que le vicaire de son père, Arthur Bell Nicholls, se déclare et la demande en mariage. M. Brontë s'y oppose violemment. Nicholls persiste et obtient, au bout de longs mois d'épreuves, de vexations et d'exil, gain de cause ; Charlotte et lui se marient en 1854 et connaissent un grand bonheur conjugal. De cette époque, il reste des brouillons qui témoignent du fait que Charlotte se cherchait un autre sujet de roman.
Charlotte tombe malade et meurt à l'âge de 38 ans le 31 mars 1855. De nombreuses hypothèses ont été avancées quant aux causes exactes de sa mort - la tuberculose, la typhoïde, la gastro-entérite et les vomissements gravidiques incoercibles - qui n'ont jamais été déterminées. Il est quasiment certain qu'elle était enceinte.
Principales œuvres
Charlotte Brontë fut une écrivaine de très grand talent. Parmi les œuvres qu'elle a laissées à la postérité, citons :
- Jane Eyre : An Autobiography (Jane Eyre : une autobiographie) (1847). Jane Eyre est un roman complexe qui traite d'une histoire d'amour tourmentée, mais expose aussi des mythes profonds de l'humanité qu'on trouve dans John Bunyan (le pèlerin qui avance, chute et retrouve la lumière), John Milton (le paradis perdu puis retrouvé) et la Bible. Par exemple, le roman possède une structure fondée sur l'exil et le retour11, mythe princeps du christianisme (la vie, la mort, la résurrection). D'un strict point de vue psychologique et sociologique, Jane Eyre présente une héroïne qui, après avoir été dominée par un quatuor masculin, John Reed, Mr Brocklehurst, Mr Rochester et enfin St John Rivers, décide de prendre son destin en main et de n'obéir qu'à ses propres choix. En cela, elle présente un type de femme non conforme au modèle victorien. Comme l'écrit Ian Emberson, «Ceux qui considèrent Jane Eyre comme un roman essentiellement féministe disposent de beaucoup d'éléments en faveur de leur thèse».
- Shirley (1849) est, à certains titres, un roman de la veine de ceux de Mrs Gaskell. Emily aurait servi de modèle à l'héroïne, Shirley Keeldar. Charlotte Brontë a écrit à Mrs Gaskell que Shirley représentait ce que Emily serait devenue si elle s'était trouvée dans des conditions de «bonne santé et de prospérité». En fait, à part la relation que Shirley entretient avec son chien Tartar, son caractère énergique et entier, son courage physique, son surnom de «Captain», le personnage ne dit pas grand-chose sur son présumé modèle si énigmatique. De plus, Ellen Nussey y serait représentée sous les traits de Caroline Helstone. C'est un tableau de mœurs, surtout du monde de la manufacture en crise sociale, mais où les vicaires anglicans jouent aussi un rôle et sont peints avec ironie et humour.
- Villette (1853) trouve son origine dans l'expérience professionnelle et platoniquement amoureuse de Bruxelles, déjà exploitée dans The Professor. C'est un roman touchant à la condition féminine, les choix qui s'offrent, les métiers accessibles. A cela s'ajoute la description de conflits entre le protestantisme de l'héroïne, Lucy Snowe, et le monde catholique de la Belgique qui l'entoure. L'amour que sent naître et grandir Lucy pour un professeur catholique, M. Paul Emanuel, laisse espérer une issue heureuse. Le livre, cependant, s'achève sur une crise portant en elle l'incertitude, puisqu'il est laissé au lecteur le soin de décider si M. Paul Emanuel, parti pour les Antilles, revient épouser l'héroïne ou se noie lors du naufrage de son bateau.
- The Professor (le Professeur) (1857), publié à titre posthume, à l'initiative et avec une courte postface du révérend Arthur Bell Nicholls, est le premier roman de Charlotte, qu'aucun éditeur n'avait accepté en 1847.
C'est sans doute le moins réussi des quatre, faussé qu'il est par le point de vue choisi, une sorte d'autobiographie au masculin fondée sur l'expérience de Bruxelles.
Or, lorsqu'elle écrivit ce livre, Charlotte n'avait pas les moyens psychologiques et littéraires d'adopter une vision d'homme qui parût crédible.
(Suite et fin)


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