Les 56 000 militaires qui restent auront une mission de formation et de conseil auprès de l'armée et de la police irakienne. La 4e brigade de la 2e division d'infanterie de l'armée américaine était la dernière brigade de combat en Irak. Elle a quitté le pays dans la nuit du 18 au 19 août, en franchissant la frontière koweïtienne. Le porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley, a évoqué un «moment historique». Il a tenu à rappeler que la présence américaine en Irak était toujours solide. «Nous ne mettons pas fin à notre engagement en Irak. Ce n'est pas la fin de quelque chose, mais une transition vers quelque chose de différent. Nous sommes engagés à long terme en Irak», a-t-il expliqué. Par ailleurs, un responsable du Pentagone a nié que les troupes de combat américaines aient achevé leur retrait de l'Irak, selon la télévision officielle Iraqia jeudi. «Ce qui s'est passé était une réorganisation de ces troupes, car quelque 4 000 soldats ont été retirés et le reste des troupes de combats (partiront) à la fin de ce mois», a déclaré Geoff Morrell, porte-parole du Pentagone cité par la télévision. Il a tenu ces propos après que des médias américains eurent rapporté un peu plus tôt que la dernière brigade des troupes de combat américaines a quitté l'Irak jeudi matin, deux semaines avant la date-butoir du 31 août. Les militaires américains étaient 140 000 en Irak en janvier 2009, au moment de la prise de fonction de Barack Obama. Après le retrait de la 4e brigade, ils ne sont plus que 56 000, et les effectifs devraient tomber à 50 000 au 31 août prochain selon Washington qui a eu à indiquer qu'environ 50 000 soldats resteront en Irak pour mener les missions de soutien et d'entraînement. Les militaires qui resteront auront un rôle de formation et d'assistance auprès des soldats et des policiers irakiens, sans participer directement aux opérations de maintien de l'ordre. Selon un accord conclu entre Washington et Bagdad, l'ensemble des troupes américaines devrait avoir quitté le pays d'ici à la fin 2011. Le général Babaker Zebari, chef d'Etat-major de l'Armée irakienne, a cependant averti la semaine dernière que ce retrait total était prématuré. Selon lui, ses forces ne seront pas en mesure d'assurer pleinement la sécurité du pays avant 2020. Toutefois, le départ des troupes de combat américaines a lieu dans un contexte tendu. Mardi un attentat-suicide attribué à al-Qaïda a fait près de 60 morts et au moins 100 blessés à proximité d'un centre de recrutement de l'armée irakienne. Le retrait intervient également alors que le pays connaît une profonde crise politique. Cinq mois après les élections législatives du 7 mars, les principaux partis ne parviennent pas à s'entendre pour former un nouveau gouvernement. Le département d'Etat américain compte désormais sur des sous-traitants privés pour garantir la sécurité des diplomates. A ce effet, le Pentagone compte en premier temps doubler les effectifs des salariés des sociétés privées de sécurité en Irak, pour les porter à près de 7 000.