, Voilà trois jours que les marchés de fruits et légumes ne sont fréquentés que pour les achats d'appoint. Les bouchers remettent depuis les carcasses de bêtes parfois entières dans les frigos sans qu'elles ne soient entamées par la découpe. Ils ont même décidé d'accorder du crédit sur consommation à certains citoyens choisis simplement pour ne pas garder la viande pour la journée d'après au risque qu'elle pourrisse ou se détériore. L'électricité n'est pas assurée d'être distribuée, les pannes sont fréquentes. D'ailleurs, ils se sont habitués à éteindre les disjoncteurs à chaque fois qu'ils baissent le rideau. Ce n'est pas pour l'éco-économie mais par soucis d'économie de consommation d'électricité sans pour autant se soucier de la chaîne de froid. C'est une pratique qui n'est pas propre à Djelfa, elle est presque généralisée. Le prétexte avancé est d'éviter aux moteurs et compresseurs de cramer. Malgré le peu de clients, les prix n'ont pas reculé d'un dinar. Par contre, aux marchés à bestiaux le mouton est négocié à son plus bas prix depuis une semaine. Quant à l'ONAB, elle n'a pas pu dépasser la limite de Hassi Bahbah pour vendre le poulet à 250 DA. A Djelfa, son prix n'a guère changé depuis le premier jour du Ramadhan. Toutes ces données font que les parents d'enfants scolarisés forment le gros de la troupe des acheteurs en tous genres. Ils changent de direction selon les besoins de l'heure ou ceux dits immédiats. Ce ne sont plus les marchands de fruits et légumes qui sont leur destination priviligiée, encore moins les bouchers. Mais ce sont les magasins d'habillement et de vêtements qui le sont et ceux des affaires scolaires à un degrés moindre bien que ces derniers produits du papier soient augmentés de 100 %. Il n'y aura pas de pénurie de tabliers qu'ils soient roses ou bleus ou blancs et sur toutes les vitrines des magasins sont accrochés des dizaines de tabliers. heureusement pour les pères de famille que deux obligations se résument en une seule : l'Aïd Seghir et la rentrée scolaire. La nuit bien avant la fin de la prière des taraouih les rues sont à leur comble et ce sont des familles entières qui se lancent vers l'aventure de la recherche du produit rare. Ceux qui ont des enfants difficiles vivent le calvaire. Les trottoirs sont occupés par les vendeurs à la sauvette.