Tlemcen a toujours gardé des liens étroits avec les musulmans d'Espagne avant et après la Reconquista. Elle a porté dès le début de la reconquête des monarques espagnols contre les musulmans, une aide militaire, matérielle et financière aux Maures vivant en Andalousie. Puis, son influence andalouse s'amplifiera lorsque les Maures d'Andalousie, au XIIe siècle, commencèrent à affluer par suite de la reconquête par les Rois catholiques. Cette vague d'immigrants apporta avec elle toute la richesse de ce qui avait fait de leur Andalousie natale le berceau d'une civilisation brillante et prospère à tous points de vue. Très vite, l'influence des Andalous s'exprima dans la construction de mosquées aux minarets de pur style hispano-mauresque telle celle de Sidi Boumediène Chouab, le saint patron de la ville au XIVe siècle. Les Andalous en se fixant à Tlemcen enrichissent la ville de leur savoir–faire dans tous les domaines : agriculture, petite industrie, bijouterie, travail de cuir et tissage. Dans les medersas étaient enseignés la science coranique, les commentaires du Coran et les mathématiques. Le savoir manifesta aussi dans les arts. La vie culturelle de la ville fut enrichie par une pléiade d'artistes qui firent connaître aux citadins les suaves sonorités d'une musique réservée aux califes andalous et jouée dans des patios fleurant l'oranger. La ville de Tlemcen devint la «Grenade africaine». La culture, le raffinement des manières et le goût du beau, furent portés à la perfection par des poètes, des écrivains, et les familles aisées, les riches commerçants qui exerçaient un généreux mécénat contribuèrent par la protection des artistes, à perpétuer une culture millénaire.