Ils ont décidé, les «zebbala» de faire grève. A la bonne heure! Il était temps qu'ils se décident d'arrêter leurs activités néfastes. Les zebbala. Comme ça, au moins nous retrouverons une ville propre. Il est devenu fou le guellil ? Oh que non ! Pendant la grève de cette horde d'indisciplinés, ces non citoyens, la ville va respirer. Il n'y aura plus de tas d'ordures à tous les coins de rue. Les sacs poubelles ne seront plus déposés aux portes des écoles, ni devant les édifices publics. Nos murs reprendront leur fonctions initiales. Les chômeurs pourront s'y adosser sans souiller leur fringues. Si les zebbala font la grève, nos regards ne seront plus pollués par les affiches, ces milliers d'affiches collées n'importe où et n'importe comment. Affiches en « quaquadrichromie », mystérieusement collées le soir par des entreprises de communication pour annoncer des formations diplômantes. Affiches qui annoncent des spectacles, des one man show, froids mais réchauffés pour la circonstance. Affiches annonçant des élections, collées par des brigades qui aiment tellement leur pays et qui, pour prouver leur attachement au bien-être de ce bled, s'appliquent à salir les murs de la ville. Ces colleurs devraient être traduits en justice, d'autant plus qu'ils sont identifiés. On n'a pas idée, à installer sur la façade d'un magasin, ou d'un immeuble privé, sans l'autorisation du propriétaire un quelconque support publicitaire. Oui mais le problème sera bientôt réglé grâce à la grève des « zebbala ». Mzia on ne sera pas obligé de faire recours à la justice. Débordée qu'elle est par des affaires autrement plus sérieuses. Parce que messieurs, les zebbala sont ceux qui innondent la ville de zbel. Les autres, les éboueurs et nettoyeurs sont appelés les «Naddafa». C'est la grève des naddafa qui serait grave. La grève des Zebbala serait un bonheur. Mais comme les zebbala ne pourront jamais s'unir pour créer un syndicat, ce n'est pas pour demain, un environnement propre. Puisque même les campagnes d'assainissement de la ville sont annoncées par des affiches collées anarchiquement par des zebbala.