Après l'octroi de crédits Rfig sans intérêts et un train de mesures allant dans le sens de l'incitation des agriculteurs à produire plus et mieux, notamment par le biais des contrats de performance lancés le 18 juillet dernier, une autre décision a été annoncée hier, par le Président de la République, à partir de Biskra où se déroule la rencontre nationale sur le renouveau de l'économie rurale et le renouveau rural. Abdelaziz Bouteflika a déclaré : « dans le but d'encourager le monde agricole à fournir l'effort intense attendu de lui pour moderniser l'activité et augmenter ses diverses productions, j'annonce que l'Etat a décidé d'effacer la totalité de la dette des agriculteurs et des éleveurs qui s'élève actuellement à 41 milliards DA ». Le chef de l'Etat a même précisé que « cette dette sera rachetée par le Trésor public et de ce fait, les banques doivent cesser, dès ce jour, toute démarche pour le recouvrement de leurs créances auprès des agriculteurs et des éleveurs ». En contrepartie à ce qu'il a qualifié de « sacrifice important », le pays attend « un saut qualitatif dans le développement de l'agriculture, qui nécessitera la mobilisation d'un concours financier de l'Etat de près de 200 milliards de DA, soit près de 3 milliards de dollars par année ». Le président de la République a estimé que « cet effort que le pays entend engager est de nature à générer des résultats majeurs pour l'ensemble de l'économie nationale et pour la vie de tous les citoyens ». Tout en sollicitant le concours de tous et une plus grande rigueur dans l'utilisation de ces importantes ressources financières, le chef de l'Etat a invité le gouvernement à mettre à niveau les capacités et les méthodes de travail de l'administration chargée de l'agriculture, afin d'accompagner ce renouveau agricole ». Outre cette décision, un soutien technique sera apporté par les services spécialisés au bénéfice de toutes les activités agricoles et d'élevage et de l'augmentation de la formation d'ingénieurs et des techniciens des différentes filières agricoles. Les coopératives agricoles et d'élevage sont désormais éligibles au recrutement de diplômés universitaires et de la formation professionnelle, dont le salaire sera partiellement et temporairement versé par l'Etat. Concernant la production et multiplication de semences de céréales, un soutien de 30 % est prévu pour l'acquisition en leasing de matériel de production et d'irrigation et pour les infrastructures de stockage, ainsi que des primes de multiplication de semences allant de 10 à 20 % du prix de vente. Des soutiens financiers de 30 % seront également appliqués à la production et multiplication de plants de la pomme de terre pour l'acquisition en leasing de certains équipements, et ce, outre des primes de multiplication de plants (entre 4 et 30 DA/kg selon les catégories) et de stockage sous froid (0,75 DA/kg). Quant aux mesures de soutien à la production de céréales, une aide sera accordée pour l'acquisition en leasing de matériels agricoles (aide entre 25 et 40 %), la rénovation des moissonneuses-batteuses (60 %), des primes pour les investissements pour les opérations d'irrigation (jusqu'à 25 % du prix à la production), et l'octroi de prix rémunérateurs sur les productions cédées aux CCLS (2.500 DA par quintal pour l'orge, 3.500 DA/Q pour le blé tendre et 4.500 DA/Q pour le blé dur). Un dispositif de soutien à la production de légumes secs est également prévu pour l'acquisition en leasing de matériels agricoles (aide de 25 à 40 %) pour la rénovation des moissonneuses-batteuses (aide de 60 %), pour l'irrigation de l'eau (aide de 30 %), pour les semences (primes allant entre 20 et 30 %), et l'octroi de prix rémunérateurs sur les productions cédées aux CCLS (2.500 DA/Q pour les lentilles et 3.000 DA/Q pour les pois chiches). Pour soutenir la production de la pomme de terre, des aides seront instaurées pour l'acquisition en leasing de matériels agricoles (aide de 25 à 40 %) et l'irrigation de l'eau (aide de 30 %) auxquelles s'ajouteront des primes allant de 5 à 30 DA/kg pour la multiplication de semences et d'une prime de 0,75 DA/kg pour le stockage de semences sous froid. Par ailleurs, des mesures en faveur des éleveurs vont être instaurées pour les éleveurs ovins et caprins. Le dispositif portera sur la prise en charge des frais notamment de l'insémination artificielle et de la vaccination, le soutien aux cultures fourragères et pastorales, de la mise à disposition des éleveurs, à travers les CCLS, de l'orge au prix subventionné par l'Etat en cas de sécheresse, une aide pour la création de centre de multiplication et de sélection des animaux reproducteurs, ainsi qu'une aide plafonnée au développement des fromageries. Concernant le soutien de la filière avicole et du petit élevage, il sera institué une aide à la rénovation des bâtiments d'élevage à hauteur de 20 % (plafonnée à 1 million de DA), une aide à l'investissement dans l'industrie de transformation à hauteur de 20 % (plafonnée à 1 million de DA) et un soutien à l'acquisition de cheptels pour la diversification de l'élevage à travers une aide de 30 % pour l'acquisition de dindes et une aide de 40.000 DA pour l'achat de lapins reproducteurs, et un encouragement aux abattoirs. La filière laitière figure également dans les mesures de relance annoncées par le Président. Ainsi, le soutien à la mise à niveau de l'exploitation laitière portera sur des aides de 30 % plafonnées pour l'acquisition de matériels pour l'élevage et la traite ainsi que pour l'aménagement de bâtiments d'élevage, une aide de 25 % sur le prix d'acquisition de génisses, venelles et vaches, ainsi que d'une aide à la production de fourrages dont 50 % du prix d'acquisition de semences fourragères, 500 DA/m² pour la construction de silos, 30 % du prix d'acquisition d'ensileuse et 30 % du coût de mobilisation de l'eau pour l'irrigation. Concernant le soutien à la collecte de la production laitière, il porte sur une aide de 30 % à l'acquisition de matériels de collecte, une prime de 12 DA/litre de lait produit et livré à une laiterie, une prime de 5 DA le litre pour la collecte de lait et un encouragement à la transformation de lait produit localement par une prime de 2 à 4 DA. La filière de la datte bénéficiera, quant à elle, d'un soutien au rajeunissement et à la création de palmeraies, à raison d'une aide de 70.000 DA/ha et d'une aide de 30 % plafonnées sur le prix d'acquisition d'équipements hydrauliques, d'un soutien à la préservation des palmeraies à travers la prise en charge des traitements de lutte contre les parasites ainsi que d'une aide de 25 % plafonnée sur les frais de préservation et de modernisation des palmeraies. Un soutien au conditionnement pour l'exportation sera apporté pour la filière des dattes, par une aide de 25 % plafonnée pour la création d'unités de conditionnement et un encouragement à l'exportation allant de 5 DA/kg en vrac à 8 DA conditionné en emballage.