Le secteur agricole en Algérie doit susciter l'intérêt des banques, puisque c'est un secteur rentable qui a besoin d'un investissement de plusieurs milliards de dollars. C'est du moins ce qu'a indiqué, hier, M. Mohamed Cherif Ould Hocine, président de la Chambre nationale d'Agriculture (CNA), lors d'un point de presse animé au siège de la CNA à la veille de la tenue de l'assemblée ordinaire qui doit se dérouler aujourd'hui. " Les banques algériennes tels, la BADR, la BNA, CPA, …etc doivent comprendre, qu'il y a plus de 10 milliards de dollars dont peuvent bénéficier ces institutions financières, si elles s'impliquent davantage dans ce secteur très rentable, à travers l'octroi de crédits. Il y a des opportunités d'investissement dans les filières viande et lait. Tout cela doit être appuyé par des crédits. Le secteur agricole est très important et sa revalorisation contribue au développement durable de l'économie nationale ", a-t-il dit. M. Ould Hocine à rappelé l'engagement de l'Etat dans la mise en place des systèmes de régulation et le programme de renouveau agricole. Il évoquera également la suppression de la TVA sur certains produits tels les engrais, les aliments de bétail, et la mise en place par l'Etat d'un système d'accompagnement des agriculteurs, soit le dispositif de crédit sans intérêts Rfig. Dans ce sens, il indiquera qu'il y a eu plus de 8000 demandes de crédits Rfig, dont 6000 ont abouti. " Ce sont des chiffres très importants, puisque c'est un début. Les agriculteurs ont maintenant compris qu'il faut d'abord que l'investissement soit appuyé par le crédit et que l'aide de l'Etat vient ensuite ", a-t-il indiqué. Ainsi, le problème d'octroi des crédits Rfig a été réglé, selon le conférencier, étant donné que la BADR n'exige plus à ce qu'il y ait une adhésion à la Casnos pour y être éligible. "Nous avons pu alléger au maximum ce dossier, mais le ministre de l'Agriculture et le Premier ministre ont pris la mesure idoine, dernièrement, en éliminant cette condition d'éligibilité à ce crédit ", a-t-il signalé, ajoutant par ailleurs qu'" en tant que professionnels du secteur agricole, il est temps pour nous de se régulariser au même titre que d'autres fonctions libérales vis-à-vis des caisses de sécurité sociale ". M. Ould El Hocine indiquera, dans ce sens qu'il y a plus de 431 000 agriculteurs, dont l'âge dépasse les 50 ans, qui ne sont pas assurés et dont la situation est difficile. " Je pense qu'avec la bonne volonté de la Casnos et l'implication des acteurs du secteur agricole nous allons régler ce problème" a estimé le premier responsable de la CNA. Selon M. Ould Hocine, il faut que le monde agricole bénéficie des actions de solidarité de l'ensemble de la collectivité nationale, puisque jusqu'à présent cela n'a pas été fait. "La situation est en train de s'améliorer de plus en plus, nous allons entamer une très bonne année ", a-t-il ajouté. Interrogé sur la question des prix des fruits et légumes, M. Ould Hocine a estimé que les marchés ne sont pas structurés de telle sorte à faire profiter au maximum la collectivité nationale, la production nationale et conduire à la stabilisation des prix. " Le ministre du Commerce travaille actuellement avec le ministre de l'Agriculture pour que tous les produits agricoles soient suffisamment structurés pour régler ce problème à l'avenir. Tout cela va être balisé dans des textes dans la structuration des marchés de gros, et les produits agricoles d'une manière générale " lancera-t-il dans la foulée. Selon lui, il faut structurer l'offre et la demande. " La demande doit être aussi structurée il faudra que le citoyen algérien comprenne que la tomate consommée en décembre ce n'est pas la tomate qui est consommée pendant sa saison aux mois de juin et juillet. Il y a des surcoûts qu'il va falloir prendre en charge. Cela se passe comme ça dans tous les pays du monde " explique-t-il.