Le cimetière de Aïn El-Beïda est dans un état lamentable et ils sont nombreux les citoyens qui ne cessent de dénoncer cet état de fait. De visu, hier comme chaque vendredi matin, nombreux parmi les visiteurs qui ont pris l'habitude d'aller se recueillir sur la tombe des leurs nettoyaient également les abords des sépultures. Les broussailles, des herbes folles, des tombes défoncées à cause de l'érosion des sols, des sachets voltigeant dans les airs, bouteilles en plastique d'eau minérale vides jonchant les allées: «tout cela donne mal à voir», comme nous l'a a fait savoir hier matin un émigré. L'inconscience des citoyens qui abandonnent derrière eux toutes sortes d'objets y est aussi pour beaucoup dans cette situation. «En plus des 47 travailleurs titulaires que compte la régie communale d'Oran des pompes funèbres, 30 autres viennent d'être recrutés à titre de vacataires pour permettre une meilleure prise en charge de l'entretien de tous les cimetières de la commune d'Oran», dira d'emblée M. Aït M'rar, le présidant du conseil d'administration, tout en reconnaissant le bien-fondé des dénonciations citoyennes à propos de l'état de dégradation de ces cimetières. Listant les décisions prises pour parer à la situation, l'interlocuteur précise en premier lieu que l'inhumation est gratuite tout comme l'entretien des lieux et par conséquent tout citoyen peut dénoncer directement sur un numéro spécial quiconque parmi les travailleurs qui aurait à demander de l'argent en contrepartie de travaux. Toujours sur le propos, M. Aït M'rar indique avoir mis fin aux fonctions de l'ancien directeur des pompes funèbres et une nouvelle organisation a été mise en place qui consiste à affecter pour chaque carré 20 agents qui seront versés dans l'entretien et la restauration des sépultures. Il est question également soit de solliciter les services de la gendarmerie pour chasser les occasionnels qui viennent offrir leurs services aux citoyens désirant entretenir les tombes des leurs ou carrément organiser cette profession qui constitue un gagne-pain pour plusieurs jeunes désoeuvrés. Les marchands ambulants qui ont pris place à l'intérieur de l'enceinte seront aussi interdits d'entrée tant les détritus qu'ils laissent derrière eux font mal à voir. Les campagnes de nettoyage commencent aujourd'hui et il n'est pas impossible que l'APC va solliciter de l'assistance au titre du volontariat pour nettoyer tous les cimetières et de toutes les confessions. Pour les cimetières musulmans, il y a lieu de citer Moul Douma, situé à Ras El-Aïn, et El-Melh, complètement abandonné et situé en face de la grande caserne de gendarmerie pas loin du stade Ahmed Zabana. Les stèles de chahids, perdues avec le temps, seront avec l'aide de l'organisation des anciens moudjahidine restaurées et repérées. Voilà donc les actions prises pour redonner respect et sérénité à des lieux qui réclament au moins un peu d'égards.