Dans son rapport sur l'évolution économique et monétaire, la Banque d'Algérie estime que «l'année 2008 a été marquée par des performances financières historiques», en raison des recettes pétrolières records. «Après huit années de gestion macro-économique saine en Algérie, l'année 2008 s'est caractérisée par des performances financières historiques à en juger notamment par la solidité marquée de la position financière extérieure nette», affirme le rapport de la Banque d'Algérie qui considère que ces «performances financières» ont pu être réalisées dans un contexte de «grave crise financière internationale» marqué, durant le dernier trimestre 2008, par «une récession synchronisée au niveau des économies avancées et une propagation des effets négatifs de cette crise aux pays émergents et en développement». L'institution financière nationale préconise de «continuer à gérer au mieux cette période de crise économique internationale, tout en poursuivant la mise en place des conditions nécessaires pour davantage de diversification de l'économie nationale». Durant l'année 2008, le produit intérieur brut (PIB) a enregistré une progression «grâce au dynamisme des secteurs du bâtiment et travaux publics, de l'industrie et des services» malgré la «récession du secteur des hydrocarbures» qui connaît sa «troisième année consécutive de baisse de la valeur ajoutée» et la «contre-performance de l'agriculture». La croissance hors hydrocarbures a dépassé le seuil des 6% pour la deuxième année consécutive, au moment où l'inflation a augmenté à 4,4% contre 3,5% en 2007, affirme le document de la Banque d'Algérie adressé à l'APS. Le compte courant extérieur a enregistré un excédent de plus de 20% du PIB, en dépit de la hausse soutenue des importations des biens et services, estime la Banque d'Algérie. Quant aux réserves de change, elles ont atteint 143,1 milliards de dollars à la fin 2008. La dette extérieure a été stabilisée à 2,5% du PIB, ce qui permet à l'économie algérienne, ajoute la BA, d'être «résiliente face à la grave crise financière internationale». Autre «performance très appréciable», le rapport de la Banque d'Algérie constate «l'équilibre de la balance des capitaux» durant l'année écoulée. Les finances publiques ont enregistré un «excédent global de 7,6% du PIB» et le Fonds de régulation des recettes (FRR) a atteint 4.280,1 milliards DA à la fin 2008. La Banque d'Algérie note que le secteur bancaire algérien a échappé au «risque de contagion financière» en raison d'une «gestion macro-économique saine» et d'une «gestion prudente des réserves officielles». Parmi les mesures prises en 2008 par la Banque d'Algérie, il y a «l'augmentation substantielle des exigences de capital minimum des banques et établissements financiers» et le «renforcement des «reportings» des banques et établissements financiers» pour améliorer la supervision du secteur bancaire, notamment en matière de risques de crédit. «Ces mesures ont pour objectif de consolider davantage la stabilité financière en Algérie et le renforcement de la régulation du système financier émergent comme une priorité au niveau mondial», a indiqué le rapport de la Banque d'Algérie. Toujours en matière de contrôle de la gestion des banques, la Banque d'Algérie rappelle que la nouvelle Centrale des risques sera «plus performante, pourvue de fonctionnalités plus étendues que celles de la centrale existante et avec un compartiment intégrant l'ensemble des crédits aux ménages». Par ailleurs, 5 établissements bancaires et financiers ont fait l'objet de missions d'inspection conduites par la Banque d'Algérie pour l'évaluation de leur dispositif de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Pour ce qui est des crédits accordés par les banques publiques en 2008, les entreprises privées et les ménages viennent en tête avec 54% du total des fonds attribués, contre 46% aux entreprises publiques. Le rapport ne fait pas de comparaison distincte entre les crédits accordés aux entreprises publiques et au secteur privé. Les crédits hypothécaires ont, pour leur part, progressé de 16,5% en 2008 pour atteindre 127 milliards DA contre 109 milliards DA un an auparavant. Dans un entretien accordé à l'APS, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, affirme que «l'Algérie est l'un des rares pays émergents à faible vulnérabilité externe en raison des différentes actions initiées pour renforcer sa position financière internationale et faire face à la crise financière internationale». Le «faible taux d'endettement extérieur», les «réserves de change élevées», un «taux d'inflation faible et des moyens considérables de financement notamment à travers le Fonds de régulation des recettes (FRR)», sont cités parmi les indicateurs fondamentaux de cette «performance».