Ramadhan est là, mais la grande inconnue réside dans le degré de violence qui va habiter ce mois pourtant censé être consacré à la piété et la dévotion. S'il est devenu un lieu commun d'évoquer la mercuriale ramadhanesque qui, de tout temps, a accaparé les esprits et exacerbé les tensions, la violence qui s'empare des Algériens passe, elle, presque sous silence, n'était-ce ces chiffres révélateurs d'un phénomène social parfaitement ancré dans le quotidien. Oran n'échappe pas à la règle nationale qui veut que le mois de carême se confonde souvent avec des chroniques de faits divers aussi sordides que sanglants et des admissions aux urgences médicales aussi fréquentes que traumatisantes pour les victimes d'agressions caractérisées. Les statistiques hospitalières révèlent que, durant le dernier Ramadhan, on a enregistré plus de 300 cas d'agressions admis aux urgences du CHUO. Un chiffre en régression par rapport aux données des années précédentes avec des pics avoisinant les 500 admissions mais qui, néanmoins, reste important et reflète parfaitement l'insécurité ambiante qui caractérise la ville. Pour les urgentistes, le nombre des victimes des agressions est facilement assimilable aux accidentés de la route vu la fréquence et la gravité des cas admis durant ce mois. Du côté du sécuritaire, la Sûreté de wilaya, et devant l'ampleur des agressions physiques de l'an dernier, avait, pour une bonne maîtrise de la situation sécuritaire, renforcé ses effectifs et ses brigades mobiles dans les quartiers chauds de la ville, tels Derb, Sidi El-Houari et St Pierre. Pour cette année, les 100 policiers qui ont renforcé le personnel, à partir du début du mois de juillet, pour assurer la sécurité pendant la saison estivale, quitteront les plages pour intégrer les brigades mobiles qui quadrilleront les quartiers les plus chauds et surtout les marchés, devenus de véritables espaces d'insécurité. Les agressions à main armée, les vols à la sauvette ou encore les vols avec violence font malheureusement partie avec le temps du décor. Un Ramadhan placé sous la double menace de la violence urbaine et des pics de température attendus puisque les météorologues tablent sur un thermomètre qui repartira à la hausse malgré une accalmie des températures ressentie sensiblement par la population oranaise. Le mois de carême interviendra en plein milieu de août, connu pour ses pics de température (smaïme) qui atteindront ou dépasseront localement 39 °C dans certaines villes côtières et varieront entre 43 °C et 46 °C dans les régions de l'intérieur. Les Oranais appréhendent donc ce mois qui s'inscrit dans un été qualifié déjà d'un des plus chauds depuis 1979. Sur le plan thermique, la saison estivale a connu une fréquence de situations caniculaires, les températures de cet été ont donc été exceptionnelles entre le 21 et le 25 juillet, jusqu'à 44 °C à Oran pour le mois de juillet, contre 42 °C en 1994 et 40 °C en 2005. Pourtant, l'Office national de météorologie prévoit des températures plus clémentes, avec une moyenne oscillant entre 17.7 et 29 °C pour le mois de septembre.