Avec l'exclusion des femmes sportives de l'assemblée générale du COA, le feuilleton «olympique» perdure, même si, avec les accords du 8 juillet 2009, l'on pensait que nous étions entrés dans l'ère de l'apaisement et du rassemblement. Bien mal en prit aux naïfs, puisque, parmi les protagonistes de cette scabreuse affaire, déchainant passions et ambitions, chacun, subodorant les marrons qu'il pourrait tirer du feu ou mieux, de la flamme olympique - développait stratégie intéressée et tactiques à courte vue, pour parvenir à satisfaire des appétits déguisés, sous de ronflantes professions de foi «olympiques», au détriment de l'intérêt général. Jamais l'opinion publique sportive n'avait assisté à une telle avalanche de conférences de presse, tenues ici ou là, sous l'œil de caméras «télécommandées», alors qu'elles auraient du se tenir au siège du Comité Olympique. Et cela, en présence des deux tendances censées être représentées au sein de la Commission Electorale Préparatoire, simple commission ad hoc du COA, née des accords du 8 juillet 2009. Ce mécanisme aurait permis une plus grande transparence et démontré que les positions portées à la connaissance de l'opinion publique, n'était pas celle d'une seule tendance, prise en charge par la voix du Président de la CEP, mais celle d'un réel consensus rassembleur, espéré après le 8 juillet 2009. S'en tenant aux statuts non modifiés, erreur administrative avérée et en contradiction avec l'expression d'une volonté générale exprimée souverainement et publiquement par l'assemblée générale du COA, les «fédérations sportives issues du Décret 05-405, veulent ne retenir que deux femmes sur les douze, légitimement intronisées par décision de l'AG du COA et sur orientation expresse du CIO (note d'avril 2004). Il est juridiquement évident que la CEP, commission ponctuelle du COA, ne peut se transformer en organe indépendant et décider en lieu et place du COA. Ce faisant, elle outrepasse singulièrement ses prérogatives en faisant fi des attributions statutaires du COA et des décisions souveraines de son assemblée générale. Accepter cette démarche revient à donner quitus à un processus qui, après avoir miné le MSN, s'attaque dangereusement à la place et au rôle de la femme algérienne au sein du sport national. La gravité de ce problème ne peut échapper à quiconque, par delà le sport et le quota de 20 à 30 % exigé par le CIO pour les autres pays. En ce cinquante cinquième anniversaire du déclenchement de la Révolution, le souvenir des moudjahidates tombées pour la libération du pays, nous impose de refuser d'avaliser ce genre de décisions où la provocation et la manipulation ne peuvent échapper à l'objectivité de tout observateur. S'en tenant aux statuts non modifiés erreur administrative avérée et reconnue - après décision de l'assemblée générale du COA, la tendance «fédérations sportives», selon la terminologie usitée par le CIO, ne retient que deux femmes sur les douze, légitimement intronisées par décision de l'AG du COA et sur orientation expresse du CIO (note d'avril 2004). Non content d'avoir exclu, par centaines, des bénévoles qui ont tant apporté au MSN, par l'application d'un Décret, dont le seul résultat probant est d'avoir semé la fitna au sein du MSN, l'on saisit le Président du CIO pour exclure encore la portion congrue des sportives membres de l'AG du COA. Vouloir faire participer seulement deux femmes à l'AG du COA est une insulte à l'histoire de notre pays et à celle de l'Algérie sportive. Il est juridiquement évident que la CEP, commission ad hoc du COA - et non organe indépendant outrepasse singulièrement ses prérogatives en faisant fi des décisions souveraines de l'assemblée générale du COA. «Dans la forme, reconnaît M. Chaouch Teyara Tewfik, Président du COA par intérim, lors de sa conférence de presse du 27 octobre 2009, l'exigence de conformité aux statuts du COA est acceptable, mais, sur le fond, la CEP contrevient non seulement aux orientations données par le CIO à tous les Comités olympiques concernant la présence des personnalités féminines du sport au sein des organes dirigeants, mais essentiellement, aux décisions prises, en toute souveraineté par l'AG du COA.» Le CIO, consulté par le Président de la CEP, a été évasif, s'en tenant, dans sa réponse, plus à la forme (conformité aux statuts) qu'au fond et surtout à ses propres orientations et aux dispositions progressistes de la Charte Olympique. Le CIO serait-il, pour des raisons que la raison ignore, le fossoyeur de ses propres orientations et, de ce fait, participerait-il, à cette «olympique exclusion» ? De plus, en s'en tenant à l'essentiel, le problème de l'exclusion olympique des personnalités sportives qui ont valu à notre Nation tant de titres de gloire, dépasse désormais l'enceinte sportive, pour revêtir les dimensions d'une question sociale et politique de taille. Le Président de la République a proposé en 2008, à l'approbation du Peuple, un amendement à la Constitution tendant à favoriser l'accès des femmes aux fonctions administratives et politiques, en instaurant la parité entre hommes et femmes. Aujourd'hui, avec 17.5% nous sommes loin, et du principe édicté par le CIO, et plus encore, avec les dispositions constitutionnelles. Le peuple a approuvé cette modification qui fait désormais force de loi et s'impose dans la hiérarchie des textes évoquée par le CIO. L'Etat, «au service du peuple» de par l'article 11 de la Constitution, devrait veiller à mettre en œuvre cette disposition, par-dessus tous les aspects formels de la question, et non la contrarier. Nulle Commission, nul Comité, n'a le droit, par la basse arithmétique des manœuvres électorales, de s'opposer aux desseins du Peuple, de la République et de son Président. Comme l'a si bien souligné Chaouch Teyara en conclusion de sa conférence de presse : «Que chacun prenne ses responsabilités. Il en sera tenu compte devant l'Histoire !»