Le problème du pain est revenu dans les débats à l'occasion de l'émission hebdomadaire «Forum» de la radio régionale de Constantine. Les questions de la production du pain, la distribution et la disponibilité dans les points de vente de ce produit de première nécessité ont été vivement commentées et débattues en direct sur le plateau par un panel d'invités, dont le directeur du commerce et ses collaborateurs, des responsables de l'Union des commerçants (UGCAA) et autres représentants de la fédération des boulangers, ainsi que de la presse locale. Pour leur part, les auditeurs ont participé en direct, faisant part de leurs interrogations, de leurs inquiétudes et de leurs difficultés à se procurer leur pain quotidien. Faisant l'état des lieux, le directeur du commerce, M. Adjeroud, a présenté des chiffres sur le secteur de la boulangerie dans la wilaya. Ainsi, on apprendra que le nombre de boulangers figurant au service du registre du commerce est de 552, dont seulement 211 demeurent actifs car 341 autres ont cessé toute activité parce que, depuis belle lurette, le secteur a cessé d'être attractif, commercialement parlant. Et comme le thème de l'émission en question portait sur les difficultés et les obstacles que rencontre cette corporation pour exécuter l'arrêté de wilaya pris il y a quelques mois et qui leur enjoint de rester ouverts jusqu'à 2Oh3O, le secrétaire général du bureau de wilaya de l'UGCAA, M. Amar Boutamine, boulanger de son état, a estimé que le principal obstacle à l'application de cette loi est tout simplement l'existence d'un marché parallèle du pain vendu sur les trottoirs de la ville et dans les épiceries, ceci au vu et au su des services concernés. «Si la direction du commerce parvient à éliminer ce phénomène et retirer l'agrément de vente du pain aux épiceries, nous nous engagerons par écrit à rester ouverts jusqu'à 22 h, en garantissant la disponibilité du pain !», dira-t-il. En effet, selon les déclarations de leurs représentants, en raison du marché informel qui a cours jusqu'aux portes de leurs magasins, les boulangers risquent de travailler à perte parce que, selon eux, il y aura fatalement beaucoup de mévente de pain qu'ils produiront en restant ouverts jusqu'à 2Oh3O. Qui nous indemnisera ?, se sont demandés les boulangers. En guise de réponse, le directeur du commerce leur demandera de les aider à combattre ce fléau, chose que ces derniers ont rejetée, arguant du fait que ce n'est pas leur rôle de jouer aux policiers. Dans leurs interventions, les auditeurs ont soulevé une question importante, celle de la qualité du pain qui laisse à désirer, parce que, ont noté des intervenants, ce produit est souvent fabriqué dans des fours rotatifs où l'on met de l'acide citrique pour qu'il lève alors que ce produit est dangereux pour l'estomac de l'individu. Et pour preuve, quelqu'un a rappelé que ce procédé de fabrication du pain a été interdit en Europe à cause de l'amiante dans les fours rotatifs.