Au premier jour «effectif» du lancement de la campagne de vaccination contre la grippe A/H1N1 et qui doit toucher durant cette semaine l'ensemble des personnels de santé, tous secteurs confondus, des réticences, voire un refus catégorique de la part de ce corps, ont été enregistrées. Cette attitude, selon le premier responsable du service de médecine préventive (SEMEP) de l'EPSP Bouamama, le docteur Mekaikia, à Oran, est le résultat des débats, parfois contradictoires, retransmis à partir de pays où la vaccination a été lancée. Toutefois, notre interlocuteur estime que cette appréhension s'estompera au fur et à mesure que la campagne avancera dans le temps. Le docteur Mekaikia a expliqué que même si l'acte vaccinal n'est pas obligatoire, il reste cependant très recommandé dans la mesure où les explications avancées çà et là par des spécialistes ne constituent que des avis personnels. En revanche, les seules références à savoir les sociétés de scientifiques ne se sont jamais manifestées et par conséquent les thèses de l'OMS demeurent les seules références. Ceci étant, l'information demeure le seul moyen pour dissiper toutes les zones d'ombre. Dans ce contexte, il est à signaler que comparativement à la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière de novembre 2009, plusieurs initiatives ont été prises aussi bien à l'échelle centrale que locale. Ainsi à l'EPSP Bouamama, une CD a été conçu au profit du personnel de santé expliquant aussi bien la composante du vaccin «Arepandrix» produit par un laboratoire canadien de renommée mondiale que les mesures à prendre. Par ailleurs, Dr Tazi, le directeur de l'EPSP Es-Seddikia, a confirmé que pour le lancement de la première phase de cette campagne, certains ont affiché des appréhensions, mais qu'à partir de demain, l'afflux sera meilleur. Notre interlocuteur estime que cette crainte est également née des mesures draconiennes décidées dans la forme d'organisation de cette campagne qui fait naître au sein même des professionnels de santé une certaine psychose. Par ailleurs, la vaccination contre la grippe A/H1N1 concernant les femmes enceintes débutera mardi, a indiqué jeudi le ministère de la Santé. Cette vaccination, qui sera effectuée en application de l'instruction 42 du 30 décembre 2009, est «fortement recommandée pour les femmes enceintes de 20 semaines et plus», précise le ministère. L'opération de vaccination concernera aussi les femmes enceintes de moins de 20 semaines et ayant des maladies chroniques (cardiaques, respiratoires, métaboliques - diabètes -, rénales, hématologiques, les cancers, l'immunodéficience et l'immunodépression par suite d'une maladie sous-jacente ou d'un traitement...). «Les femmes enceintes de moins de 20 semaines en bonne santé peuvent aussi se faire vacciner si elles le désirent», ajoute le communiqué. La vaccination des femmes enceintes se déroulera au niveau du service de Protection maternelle et infantile (PMI) le plus proche de leur lieu de résidence, et des unités de soins de santé de base (polycliniques ou salles de soins), en l'absence d'une PMI. Cette vaccination se fera aussi au niveau des services hospitaliers pour les femmes enceintes hospitalisées qui ne présentent pas de contre-indication à la vaccination, ainsi qu'au niveau des structures de santé privées, pour les femmes enceintes hospitalisées, par les équipes mobiles des Services épidémiologiques et de médecine préventive territorialement compétents. Le ministère rappelle que toutes les études menées à travers le monde et en Algérie depuis l'apparition de la pandémie de grippe A/H1N1 ont montré que les femmes enceintes atteintes de ce virus «ont quatre à cinq fois plus de risques de souffrir de complications et un taux de mortalité plus élevé que la moyenne (problèmes respiratoires par surinfection accrue et par diminution des défenses immunitaires)».