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Les raisins angolais étaient trop verts, un safari à l'oeil chez l'oncle Mandela, c'est mieux
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 03 - 03 - 2010

Afin de ménager le douillet cocon dans lequel elle se love, on a fini par adopter un discours des plus circonspects pour aborder le délicat sujet de l'equipe nationale.
Et encore, on se perd en conjectures pour ne pas heurter les susceptibilités à fleur de peau.
Notre démocratie, douloureusement arrachée, nous permet pourtant de critiquer, parfois insidieusement, les plus grands de nos décideurs et même le Président de la République himself.
Mais, si d'aventure c'est du foot ball qu'il s'agit, en l'occurrence l'enfant-roi du moment, cela s'apparente tout de suite à une incursion blasphématoire en plein dans le sacré, l'immaculé qui ne peut être jugé que par les dieux.
La seule réaction qui ne soulève pas un tollé de récriminations est d'applaudir les « exploits » à s'enflammer les paumes des mains.
Nos chercheurs en sciences humaines seraient bien avisés de nous expliquer comment tout un peuple s'est retrouvé subitement dépendant de cette drogue à laquelle il succombe avec une docilité jamais égalée. Comme sous l'effet d'une puissante magie, il est prêt à se plier à ses caprices et à tolérer toutes les déconvenues qu'elle ne cesse de collectionner.
Le plus inquiétant, c'est cependant l'insertion par quelques templiers d'un climat d'ostracisme inhibiteur de toute voix préjugée non-conforme à la ligne de conduite arbitrairement consacrée. Jugez-en : lors d'une émission de tv sur le match Algérie-Serbie, quelques-uns de nos éminents spécialistes en la matière étaient, malgré eux, contraints de s'exprimer du bout des lèvres sous la conduite lourdement suggestive d'un animateur qui veillait soigneusement à ce que personne ne sorte d'un cadre préétabli pour aborder objectivement le sujet et nous analyser le la rencontre. Instinctivement ou par calcul, chacun rivalisait de précautions pour ne pas perturber la sérénité dans laquelle doit évoluer notre équipe. Telle était la feuille de route qu'on décelait à travers les différentes interventions.
Y a-t-il une intention délibérée d'idéaliser cette équipe contre toute logique et de censurer discrètement toute critique pour en faire un pôle d'attraction et pouvoir ainsi détourner les esprits sur les déballages d'affaires nauséabondes. Les promoteurs d'un dessein aussi machiavélique ne sont certainement pas aussi dupes au point d'oublier le fatidique retour du boomerang si jamais ils forçaient trop dans la récurrence des mêmes recettes. A force de gaver la victime de la supercherie avec les mêmes ingrédients, elle finit généralement par attraper l'indigestion et vomir toutes ses entrailles. Faut-il rapporter ce phénomène à la médiocrité chronique qui a ankylosé tout le pays, hormis les affaires scabreuses qui prospèrent insolemment en toute impunité. L'Algérien, sevré de challenges glorieux pour ses couleurs nationales et de victoires contre l'adversité depuis des lustres, s'est retrouvé tel un naufragé prêt à s'accrocher à n'importe quel débris qui passerait à proximité.
Pourvu qu'il lui procure un peu de chaleur de son appartenance à quelque mythique socle culturel ou simplement un semblant d'ivresse même momentanée. Il suffit donc de lui offrir de l'illusion et du virtuel à outrance jusqu'à lui faire admettre que celui « Qui perd gagne ! » et le tour est joué.
Ainsi conditionnés et pour conjurer l'été indien qui nous colle aux basques depuis longtemps déjà, le plus malin d'entre nous n'a pas trouvé mieux que de confier sans trop réfléchir toutes ses billes au grand sorcier dans l'espoir de flatter un chouya son égo passablement avachi par les déceptions répétées ! Cette fois nous détenons le sésame qui nous ouvrirait les portes du bonheur d'autant plus que nos gouvernants se sont montrés très réceptifs et disponibles. La balle n'est plus dans leur camp.
Nous hisserons haut nos couleurs et Kassamen survolera les plus hautes cimes, tel est le sublime espoir caressé par tous les Algériens ! Dans cet invraisemblable nirvana qui s'est emparé du pays, nos décideurs n'ont pas, de leur côté, lésiné sur la dépense et ont mis le paquet sur le plan logistique. L'argent coule à flot, il suffit de daigner s'en servir.
Tous les moyens du pays sont, dans une première mondiale, mobilisés au service de cette cause devenue une priorité nationale reléguant au second rang la résolution des problèmes vitaux pour la société.
Afin de ne rien laisser au hasard, de garantir toutes les conditions de réussite et d'éluder toutes les influences extérieures, même les éternels insatisfaits ont été discrètement invités à mettre un peu d'eau dans leur… leben sous peine de se voir taxé d'oiseau de mauvais augure. Aux sceptiques indécrottables on promet de leur pendre au cou l'honteuse casserole de la tiédeur patriotique si jamais ils se hasardaient à émettre une quelconque réserve. Pour le citoyen, chicaneur de naissance, il était recommandé de réprimer jusqu'au moindre soupçon de moue dubitative. Restait à définir l'objectif : ce fut d'un commun accord : représenter dignement l'Algérie, les… Arabes et les Musulmans. Rien que ça pardi ! Il fallait maintenant organiser ces moyens colossaux et les mettre en ordre de bataille pour l'atteinte des objectifs dans les meilleures dispositions.
En croyant bien faire et pour gagner quelques étapes, on a foncé tête baissée dans le recours inconsidéré à la dangereuse et ruineuse formule « du produit en main » dont le premier des handicaps est de n'avoir aucune maitrise sur lui. Son présent et même son avenir sont ailleurs.
Quoique on essaie de nous bassiner avec l'atavisme qui ne se réveille pourtant qu'à coups de liasses d'euros, on ne peut hypocritement oublier qu'ici il n'est qu'un passager grassement rétribué ! Sitôt l'extinction des lampions il saute de l'autre côté de la barrière et rejoint son port d'attache.
Faire l'impasse sur les joueurs du cru d'où sont sortis de véritables dieux des stades : les Beloumi, Assad, Madjer, Fergani, Hadefi, Salhi, et tous les autres authentiques représentants de nos valeurs, alors que des nations démontrent chaque jour à qui veut bien se dessiller les yeux ce qu'elles peuvent en tirer sur le plan de la performance (l'exemple de l'équipe égyptienne !). Se laisser séduire par les solutions de facilité toutes prêtes a prouvé combien de fois l'inanité de cette solution, qui finit toujours en chandelle sans aucun investissement sur le long terme, ni même sur le lendemain. On s'explique mal pour quelle raison il faut à chaque fois courir après ces professionnels à travers toute l'Europe et les supplier de venir pour des résultats aléatoires, sans compter les dépenses mirobolantes nécessaires à ces déplacements inutilement fastidieux et onéreux.
On constate en outre qu'en l'absence de tout contrôle, le contrat de performance fluctue inconséquemment en fonction de l'humeur du moment. Le curseur flirte souvent sous le minima, juste à côté du soporifique, « l'essentiel est de participer » ou bien « ce n'est qu'un test ! ». A quand donc les choses sérieuses, alors que nous sommes à quelques encablures du Mondial ? Dès qu'on veut parler de cette équipe, on nous la ferme avec la répartie qui ne tolère aucune remarque : tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil : tel est le mot d'ordre national. On nous lance en pleine gueule que les joueurs ont l'avantage d'être des professionnels formés dans les grandes écoles de football. Contrairement aux blédards, ils sont bardés par l'expérience des grandes joutes européennes contre les influences exogènes (température, public, interférences… etc.). L'entraîneur : un vieux loup à qui on la fait pas ! On veut bien y croire !
Portée aux nues par le candide enthousiasme de 35 millions de fans qui piaffent d'impatience de les voir à l'œuvre, ils iront donc, dans nos rêves les plus fous, terrasser les plus grandes équipes.
Pour les exalter encore d'avantage, on les affubla d'une appellation guerrière : « les Combattants du désert ». Il est vrai que le gentil fennec présageait déjà une proie facile aux prédateurs de la savane, lui dont la douceur et la fragilité évoque l'animal paisible. Face à l'aigle il ne fait certainement pas le poids. Comparé à un lion indomptable ou un éléphant, c'est une toute autre histoire ! Celui qui l'avait choisi à l'époque comme mascotte devait être un grand rigolo ou ne connaissait pas l'animal dont il parlait pour l'identifier à l'engagement physique caractéristique au football. Vint le temps de la première confrontation sur le terrain de la réalité.
Malheureusement, au premier match que le plus sceptique des Algériens considérait comme une simple formalité, on s'est lamentablement mélangé les pinceaux.
Le petit Malawi, que rare peuvent situer sur la carte de l'immense Afrique, nous loge trois buts d'entrée. C'était, parait-il, à cause d'une chaleur traitresse concentrée exclusivement sur les cranes des nôtres. Pourtant, on avait tenu compte de cette canicule et on avait tout prévu dans le programme de préparation, Pour s'acclimater à la fournaise qui nous attendait on s'était même entrainé dans une température négative dans le midi de notre cher France par moins de 5°C.
S'ensuit un match bricolé avec le pays organisateur sans aucune signification ni saveur. Une éclaircie trompeuse avec le Mali et la Côte d'Ivoire nous permit de croire en un probable sursaut d'orgueil et enfin une sortie du tunnel. Le coup de grâce arriva rapidement. Ce fut l'effondrement total devant notre pire adversaire qu'on impute à l'arbitrage (peut-être, mais pas avec 4 à 0 !).
On fit comme si de rien n'était et on nous promit en compensation la troisième marche du podium tout de même ! Mais, même le bronze, on se le fait piquer par les Nigérians plus entreprenants. Pour nous consoler, on nous révéla sous le sceau de la confidence que ce n'était qu'un trophée d'origine Zoulou. Nos forgerons chômeurs peuvent nous en fabriquer des milliers. Chah ! Aucun regret donc : notre niveau c'est le mondial, ne cesse-t-on de nous rappeler, et on s'y prépare (Les raisins angolais étaient trop verts !). Bilan de l'aventure africaine : on rentre à la maison avec une cargaison de buts encaissés. Le plus drôle c'est qu'après chaque défaite on fait… la fête (One, two, three…). Le mondial se rapproche inexorablement et il était des plus urgents d'éprouver nos capacités :
Au premier test devant leur public avec plus de 80 000 bannières brandies, on laisse pitoyablement des plumes (3 à 0) devant la Serbie qui est loin d'être un foudre de guerre comparé à ce qui nous attend. Comme d'habitude, on essaie de justifier cet énième fiasco par la condition physique et le gabarit de l'adversaire qui n'aurait pas dû nous ramener des joueurs de plus de 1,70m « réglementaire » ! Finalement, devant la fuite en avant et cette batterie inépuisable d'échappatoires peu convaincantes, il ne reste plus qu'à exiger des organisateurs de ne nous présenter que l'équipe avec laquelle on a des chances de jouer sans recevoir de raclée cinglante et nous assurer les conditions adéquates qui nous aideraient à le faire sans trop de dégâts.
A notre charge donc de définir le profil de l'outsider et de l'arène !
Telle est donc l'équation que les boss de notre football devraient résoudre en urgence pour nous permettre de prendre part à la compétition.


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