Ce qui était juste des supputations s'est finalement avéré réel. Une lettre de protestation adressée par un citoyen à la direction de la santé publique, pour qu'une enquête soit menée par la tutelle pour nonchalance dans la prise en charge de sa mère, accidentée, dans l'établissement hospitalier et pour la décision de son transfert vers une clinique privée pour y être soignée, a abouti à une suspension d'un médecin spécialiste et à un blâme pour deux autres, spécialistes également, tous traumatologues du même service. C'est jeudi que le directeur de l'établissement hospitalier a reçu de la DRH les notifications officielles relatives à la suspension de ces médecins spécialistes. Les membres de la famille de la malade en question, ne semblent pas s'arrêter là, et ester ces médecins en justice. S'il y a une entité où l'humanisme doit dominer, la confiance régner et la rigueur imposée, c'est sans conteste l'entreprise publique hospitalière. Malheureusement, la défaillance humaine, sous toutes ses formes, qui peut être à l'origine d'impondérables causés par des situations spécifiques de la pratique médicale, tronque souvent aux yeux du malade ces valeurs de la corporation et engendre nécessairement des conflits entre celui-ci et le médecin. Cette fois-ci, c'est carrément la nonchalance dans la prise en charge d'une malade à l'hôpital et la décision de son transfert vers une clinique privée par le médecin pour y être soignée, qui ont été décriés et dénoncés par un proche parent d'une malade. Les faits remontent à plus d'un mois où une octogénaire a été admise au service de traumatologie en urgence à la suite d'une cassure au niveau de la base d'un membre inférieur pour qu'il lui soit posée une prothèse. Selon son fils, aucune action n'a été initiée par les médecins durant les 3 jours qu'elle a passés à l'hôpital et ce malgré l'urgence de son cas. C'est ainsi, selon notre interlocuteur, que les membres de la famille de la malade ont été contraints de l'évacuer vers une clinique privée où elle a été opérée et la prothèse posée en un temps record et ce par le même traumatologue qui devrait normalement la prendre en charge à l'hôpital. L'opération a été facturée à la malade 9.7 millions de centimes ! Si cette manière d'agir du médecin n'est pas loin, aux yeux de ce membre de la famille, d'un comportement de «rabatteur» pour des objectifs évidents, pour le traumatologue en question, le principal handicap qui a entravé cette opération à l'hôpital est l'indisponibilité d'une colle spéciale laquelle n'est disponible qu'à l'hôpital de Blida. Le spécialiste ajoute que suite au vœu des membres de la famille de faire soigner leur malade dans une clinique privée où ils l'ont transféré de leur propre gré (témoignage formel du petit-fils), il lui a été fait appel par la clinique pour l'opérer. A ce propos, le directeur de l'EPH affirme n'avoir à aucun moment été saisi de ce besoin en colle spéciale sinon, affirme-t-il, il l'aurait débrouillée d'urgence de Blida ou d'ailleurs. C'est ainsi que suite au rapport de la commission d'enquête qui a été dépêchée à l'EPH, la suspension de ce traumatologue a été prononcée. Dans le sillage de cette même affaire, et pour non prise en charge de la malade, deux autres traumatologues du même service ont été également blâmés. Par ailleurs, les membres de la famille de la malade en question ne semblent pas s'arrêter là et ester en justice ces médecins spécialistes. Quant au directeur, il se dit outré par ce genre de comportements qui peuvent porter atteinte à l'image de l'établissement qui notons-le est un joyau du genre et un exemple au niveau national aussi bien par la qualité de la prise en charge du malade que par le cadre dont les dernières réfections, ont rendu agréable.