Ce samedi 29 mai 2010, la Fondation Emir Abdelkader - section de Aïn-Témouchent - a organisé une journée hommage dédiée au moudjahid Ahmed Belhadj Bouchaïb, membre du groupe des «22». L'assistance, assez représentative, variée et venue de plusieurs régions du pays, a été invitée à la célébration du 173e anniversaire de la signature du traité de la Tafna. C'est la bibliothèque Malek Benabi qui a été choisie pour cadre pour animer des conférences en rapport avec les deux évènements, deux stations historiques importantes et mémorables de la région témouchentoise. Alité depuis plusieurs semaines, Ahmed Bouchaïb a tenu à transmettre ses félicitations à tous ceux venus prendre part aux travaux de cette journée, avait dit le docteur Abdelmalek, le président de la section de Aïn Témouchent de la Fondation Emir Abdelkder. L'ouverture a été prononcée par le général Abdesselam Bouchareb, qui a mis en exergue l'intérêt de la journée sur les plans historiques tout d'abord et politiques ensuite et insisté sur l'apport des deux hommes considérés par tous les intervenants comme «deux étapes glorieuses de l'Algérie contemporaine». Le docteur Chamyl Hassani Boutaleb, l'un des petits-fils du bâtisseur de l'Etat algérien, a insisté sur le fait, document à l'appui, que l'Emir Abdelkader a signé le traité de la Tafna le 30 mai 1837, selon le contenu du document écrit en arabe qui lui été présenté par le général Lamoricière. Cependant, expliquait l'orateur, la version française ne comportait pas toutes les conditions exigées par l'Emir pour observer une houdna et l'arrêt de la guerre, ce qui a laissé croire à tous ceux qui n'ont pas pris connaissance du texte en arabe qu'il s'agissait d'une reddition, une information démentie par le docteur Chamyl. D'après ce dernier, la houdna était bénéfique pour l'Emir pour utiliser le temps et bâtir mieux une armée solide, et pour l'armée française pour pouvoir passer d'Oran à Tlemcen en évitant de croiser les moudjahidine de l'Emir assez renforcés sur cet axe. Ce dernier a estimé qu'il appartient à la Fondation Emir Abdelkader d'écrire l'histoire du fondateur de l'Etat algérien. Mais on a l'impression que depuis que l'on parle à l'occasion de la célébration de cette date et autres, on n'est pas sorti de l'auberge. Comme si quelque chose se dresse en pierre d'achoppement. Le problème réside-t-il au niveau des historiens qui n'ont pas su accorder leurs violons ou bien il est d'autres politiques ? Sans répondre directement que la question est quelque peu dans cet environnement, le docteur Chamyl a révélé qu'on dispense aux élèves de 5e année primaire que l'Emir s'est rendu. Ne dit-on pas que l'histoire est en perpétuelle reconstitution ? Est-ce le cas pour en finir une fois pour toutes ? Et prendre la version arabe du traité de la Tafna comme le document de base ? Est-il une décision politique de souveraineté ? Le modérateur des débats, en l'occurrence l'écrivain journaliste Saïd Mouas, a pressenti le long parcours militant de Ahmed Bouchaïb, membre des «22» et responsable d'une cellule de l'OS au niveau de l'Algérois. Quand la société civile commence à bouger sérieusement dans le chemin de la réconciliation avec l'histoire, les hommes valeureux qui l'ont écrite avec l'art et la culture, les politiques finiront par suivre.