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Forcing pour un agrément: Nessma TV, le beurre et l'argent du beurre
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 07 - 06 - 2010

A quelques jours du début du Mondial en Afrique du Sud, il n'y aura pas de plateau algérois pour la télévision tunisienne privée Nessma TV pour commenter la prestation des Verts. Celle-ci n'a pas obtenu l'agrément réglementaire nécessaire pour travailler en Algérie. Nessma TV le sait depuis le début de l'année. Pourtant, récemment cette chaîne a diffusé un reportage réalisé à Béjaïa. C'est du travail au noir, pour ne pas dire de la piraterie, nous a fait remarquer un responsable du secteur de la communication, avant le remaniement du gouvernement. Cette chaîne privée n'est pas agréée sur le territoire algérien. C'est l'usage dans tous les Etats. Elle n'a donc ni bureaux, ni représentant officiel, ni salariés algériens légalement déclarés. Pourtant, ses dirigeants s'évertuent à forcer la main à l'Algérie.
Ainsi, en avril dernier à l'occasion d'une rencontre de la Conférence permanente de l'audiovisuel méditerranéen (Copeam) à Paris, un des actionnaires de cette chaîne privée tunisienne, Tarek Ben Ammar, neveu de feu le président Bourguiba, a esquivé l'obligation d'un agrément en déclarant : «Je pars du principe que l'Algérie a ouvert le champ aux journaux, pourquoi ne l'ouvrirait-elle pas pour Nessma TV ?». Voilà une liberté de langage que Ben Ammar n'oserait pas prendre publiquement dans son pays s'il devait parler de la liberté d'expression et de la manière dont s'ouvre le champ audiovisuel chez le président Ben Ali. Cela dit, chaque pays est souverain. Les opinions sont divergentes sur le maintien du monopole d'Etat sur l'audiovisuel en Algérie, mais elles s'y expriment. Pas en Tunisie. Il y a certes ces programmes qui nous viennent du «ciel» dont ceux de Nessma TV. Les initiateurs de cette chaîne se sont lancés dans un projet audiovisuel en s'autoproclamant «la chaîne du Grand Maghreb». Y inclut-elle la République sahraouie ? Fort improbable, quand on connaît la position du gouvernement tunisien sur le sujet et qu'un des autres actionnaires est le groupe de presse italien «Mediaset» propriété de Silvio Berlusconi, le Premier ministre italien. En fait, cette enseigne grandiloquente du «Grand Maghreb» a été adoptée pour des raisons de marketing et surtout pour d'ambitieux objectifs commerciaux, financiers.
Vendre du vent en images
Basée en Tunisie, les autorités de ce pays voisin ont enfermé Nessma TV dans un cahier des charges qui ne lui permet pas de toucher à l'actualité, sous l'angle du journalisme et de ses variantes (reportages, enquêtes, entretiens…). Elle n'est autorisée qu'à «divertir…» . De très timides voix comme celle de Hechmi Ghachem, journaliste-chroniqueur tunisien au quotidien Le Temps, désapprouvent cette option. Il écrit notamment : « On semble avoir oublié que les stations de radiotélévision ne sont pas uniquement faites pour le divertissement (généralement très bas de gamme) mais aussi, et tout d'abord, pour l'information, l'éducation et la vulgarisation du savoir et de l'évolution civilisationnelle… Est-ce que nous sommes réellement tombés aussi bas ?»
Et divertir, entendre par là notamment : chanter, danser et blablater, les frères Karoui en savent un petit bout. Ils ont une idée assez précise, inspirée des Anglo-Saxons, de la manière de vendre du vent en images. Ils ont principalement l'expérience des plateaux de tournage dans la publicité (où l'on s'amuse bien) et du marketing en Algérie ou ils travaillent depuis une dizaine d'années. Or, dans ces deux domaines les Karoui and Karoui ont trouvé un terrain algérien complètement vierge, un secteur publicitaire sans aucune règle, un vide dont n'auraient pas rêvé les plus ultras des libéraux américains pour ramasser de l'argent à la brouette. Ils ont notamment raflé un paquet de contrats avec l'opérateur Nedjma avant d'aller chez son concurrent Djezzy ou ils exercent actuellement. Leur expérience reconnue dans le domaine de la publicité leur a permis de tisser en Algérie un tissu relationnel, d'apprendre comment convaincre les plus réticents, et de connaître les meilleurs annonceurs, les meilleurs vecteurs. En outre, toutes les études démontrent que l'Algérie est un marché extrêmement porteur en termes de consommation, tandis que celui de la Tunisie et du Maroc, à un degré moindre, sont déjà saturés. C'est en Algérie qu'il y a de l'argent à prendre.
L'argent du foot
C'est un des mobiles principaux de la tentative forcenée de débarquement de Nessma TV en Algérie pour rafler un maximum de parts de marché publicitaire, de sponsors et de dividendes par le biais des call-centers et des Sms. Nessma en a eu un avant-goût assez agréable avec la fameuse «Star Academy du Maghreb» qui a vu la participation téléphonique d'Algériens, souvent ignorants qu'une partie du prix de leurs communications allaient dans les caisses de cette télévision commerciale.
L'idée basique de monter «un plateau de télévision à Alger, avec les meilleurs spécialistes du football algérien, pour commenter la prestation de l'équipe nationale algérienne au Mondial 2010 en Afrique du Sud», annoncée à Paris - comme acquise - par Tarek Ben Ammar, procède de cette objectif fondamental de collecter de la publicité. A Alger, cela ne sera pas possible à cause du non agrément auquel s'ajoute que plusieurs confrères ont signalé des «dépassements commis par la chaîne, qui exerce en Algérie sans autorisation des autorités algériennes compétentes», et des poursuites judiciaires qui auraient été enclenchées contre son directeur général «pour des affaires notamment de violation de droits d'auteur, d'utilisation de numéros d'Algérie Télécom dans des concours et des jeux organisés par Nessma TV».
Malgré cela, il paraît peu probable que les dirigeants de cette télévision privée tunisienne lâchent la proie algérienne aussi facilement. La perspective très proche de la professionnalisation du football et ses implications financières semble stimuler davantage sa détermination à se fixer en Algérie. Elle aurait conclu un accord avec les responsables du Mouloudia d'Alger (MCA) pour un substantiel sponsoring d'environ 100 millions de dinars. En contrepartie, Nessma TV aurait des droits de retransmission de matchs. Mais est-ce que cela est possible sans agrément, sans l'accord préalable de la Fédération algérienne de football (FAF) ? Quid de la chaîne sportive de l'ENTV dont le lancement est annoncé pour l'après Mondial ? Comment va être financé le football algérien dans le cadre de la professionnalisation ? Autant de questions posées. Deux réponses pour le moment. Dans les conditions actuelles, Nessma TV, qui a piraté l'espace terrestre algérien, n'est pas concernée par ces affaires de football national. Et au niveau de la FAF, on dénonce les «personnes qui profitent des peuples et des nations afin de réaliser leurs intérêts» et on souligne qu'ils «n'auront jamais leur place en Algérie».


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