La pêche à l'espadon, dans les eaux sous juridiction nationale, est désormais fermée chaque année, durant 02 mois. C'est ce qui est contenu dans un arrêté ministériel (pêche, bien sûr), daté le 09 août 2010, et qui est déjà entré en application ce début du mois en cours. La période de fermeture est fixée du 01 octobre au 30 novembre. Toutes les délégations (ou antennes) de pêche des ports (ou abris) de pêche de la wilaya d'Aïn-Temouchent viennent d'être instruites pour refuser toute autorisation de commercialisation de ce type d'espèce. Là, l'on soulignera que ces représentations de la pêche sont, depuis une année, conjointement chargées du contrôle de tout mouvement de produits halieutiques. Toute marchandise de poissons doit, avant de quitter le port, faire l'objet d'un certificat sanitaire contenant tous les visas des services concernés par une commission. Sur le terrain, et même si c'est une grande première, cette fermeture a cependant été accueillie favorablement par une grande partie de ces pêcheurs investis dans ce petit-métier (pêche à moyen de petit filet ou encore à gros hameçon gros). Ainsi, voilà 12 jours, que les «espadoniers» observent cet arrêt (ou repos biologique) sans aucune controverse. Une trêve qui semble arranger tout le monde. Comme ceux que nous avons rencontrés au port, ce mardi matin, et dont les avis avaient beaucoup d'analogie. En voici quelques-uns: «Pourvu qu'elle soit bien respectée par tous». «Mieux vaut pour tout le monde». Le pêcheur profitera pour réparer les bobos constatés sur la barque ou le moteur, réarmer ses dispositifs de prises ou même encore aller se recycler à l'école de pêche (EFTPA) de Béni-saf. Quant au poisson -l'espadon-, il aura un peu de temps pour devenir plus grand sinon de se reproduire. Enfin, pour la note scientifique, sachez que l'espadon (Xiphias gladius) est un poisson pélagique des mers tropicales et tempérées comme la mer Méditerranée. Il peut dépasser 5 mètres et peser 500 kg. Il possède un long «bec» (appelé le rostre) plutôt aplati qui représente le tiers de la longueur totale de l'animal. L'espadon se nourrit de calmars et de poissons. Il peut atteindre 110 km/h en vitesse de pointe. Cependant, c'est justement cette qualité physique qui lui procure des ennuis. Des passionnés, pas comme les autres, (souvent ces milliardaires) qui, depuis leurs yachts ou vedettes et d'en plus avec un matériel spécialisé, le mettent à rude épreuve dans la pêche, qu'ils appellent «sportive». Un loisir, en pleine expansion, qui contribue à mettre en danger (menace de disparition) ce poisson et à faire proliférer certaines espèces dont il se nourrit habituellement, notamment des populations de méduses, qui ont déjà connu une grande expansion à cause de la chasse à la tortue. Des recherches récentes viennent de montrer qu'un muscle chauffant placé autour de l'œil augmentait la température de celui-ci de 10 à 15 °C. Ceci aurait pour but d'améliorer la capacité optique de l'espadon et d'améliorer ainsi sa capacité de prédateur. L'espadon est l'une des cibles préférées des pêcheurs. Depuis 1991, la Cicta, une commission internationale pour la conservation des thonidés (de l'Atlantique), a multiplié les recommandations et établi des quotas de prises par pays, ainsi que des minima de taille et d'âge. Mais ces poissons continuent à être capturés jeunes. Et l'état des stocks s'en ressent, chez nous certainement aussi.